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Il y a des manoirs dans lesquels on n’a aucunement envie de mettre les pieds. On pense bien-sûr aux manoirs dignes des films d’horreur, mais aussi au manoir de Black Mirror, dans le jeu-vidéo du même nom qui est sorti le 28 novembre sur Xbox One, PlayStation 4 et PC. Le jeu est le 4e de la série The Black Mirror, et si les trois premiers étaient des suites directes de l’opus précédent, ce n’est pas le cas de ce dernier opus, qui part de son propre côté.

Vous incarnez sire David Gordon, appelé en Ecosse pour une affaire de succession suite à la mort mystérieuse et pour le moins brutale de son père, sire John Gordon, dont vous vivrez la mort en guise d’introduction du jeu. Et dès cet instant on découvre le côté ennuyant de la caméra : elle est assez limitée, le jeu est en 3D mais la caméra ne donne pas accès à certaines zones. Elle ne suit pas toujours directement votre personnage dans son dos avec une caméra interactive, et elle agit parfois comme une caméra de surveillance : grosso-modo elle se cale dans un coin, et pivote et bouge très légèrement. Bref, à revoir, revenons à l’histoire. Le David Gordon que vous incarnez a donc quitté l’Inde où il est depuis l’enfance pour rejoindre le manoir des Gordon Sgathan Dubh. Vous y arriverez de nuit, et serez accueilli de façon pas très chaleureuse par votre grand-mère et le majordome. Ce même majordome vous indiquera votre chambre et vous conseillera de ne pas en sortir la nuit et de dormir, mais bien évidemment, insomnie oblige, vous allumez votre bougie et allez explorer les pièces du manoir.

Le manoir Sgathan Dubh, aussi appelé Black Mirror, est superbe et très bien modélisé, fidèle à une représentation qu’on pourrait se faire d’un de ces manoirs écossais dont on pourrait entendre des rumeurs de châteaux hantés. L’électricité semble exister mais la bougie semble être la lumière la plus utilisée, les pièces sont vastes, riches en boiseries et en vieux meubles, et chauffées au feu de cheminée, les boiseries supportent les cadres photos et peintures des ancêtres qui ont composé votre lignée. On sent la pierre froide à travers le sol en carrelage, vieux parquet, pierre et mosaïque, et l’ambiance qui règne est lugubre et angoissante la nuit, mais est tout de suite plus rassurante le jour. Le manoir est immense, et regorge de nombreuses pièces et de couloirs… qui vous offriront de loooooong temps de chargements entre chaque (genre 15 sec). On est sur du monde ouvert où on peut aller où on veut, mais où l’exploration est vite gâchée par les chargements. L’extérieur du manoir est assez terne en couleur, mais on peut dire que ça s’accoutume plutôt bien avec les paysages brumeux écossais.

Le manoir regorge de secrets que vous découvrirez rapidement dès la première nuit en résolvant des enquêtes plus ou moins simples et en discutant avec certains membres du personnel (la femme de ménage notamment), et il vous faudra explorer longuement chaque pièce à la recherche « d’outils » qui pourraient vous aider, comme un fil de fer pour ouvrir le bureau de la bibliothèque par exemple, et bien observer votre environnement, car la réponse se trouve parfois juste sous vos yeux. De plus, certains documents et objets de votre inventaire nécessiteront que vous les analysiez et que vous le retourniez dans tous les sens pour en découvrir l’utilité, et ainsi progresser dans votre quête.

Côté graphismes, hormis le manoir qui est plutôt de bonne qualité en général, de nombreuses chutes de framerate sont visibles, avec parfois selon certains plans de vue, des « absences de liaison » si je peux dire ainsi, entre les différentes pièces. En version simple, prenez une pièce avec 4 murs, un sol et un plafond, vous verrez parfois un espace entre un mur et le sol par exemple, qui s’estompe lorsque vous vous approchez, ou de loin, une disparition totale d’une partie du sol. Les personnages sont quant à eux totalement dépourvus d’expression et si certains visages sont assez bien modélisés, comme celui de Rory le jardinier, les cheveux en revanche font très Playmobil, et les visages qui n’expriment ni peine, ni haine, ni tristesse ni aucun autre sentiment ne donnent que peu de crédibilité aux dialogues, qu’importe l’intensité de ces derniers. Les personnages se déplacent façon robot, notre David bute contre n’importe quelle petite marche ou caillou, et tout ça mélangé donne l’impression d’avoir un jeu ayant un gros retard de 10 ans.

Le jeu est en français, seuls les dialogues sont en anglais sous titré français… enfin… des fois ! Car lors de ma partie il m’est arrivé que les sous-titres buguent et restent sur une seule phrase, tandis que le dialogue en anglais derrière perdure, et parfois même que les sous-titres soient tout bonnement en anglais. Mon anglais étant correct, pour moi ça va, mais les non adeptes de l’anglais pourraient vite perdre le fil de l’aiguille lors de ces bugs.

Dans l’ensemble, à condition d’avoir un côté explorateur et Sherlock Holmes, et que fouiller à droite à gauche dans tous les recoins ne vous dérange pas, vous devriez assez aisément progresser dans l’intrigue de Black Mirror, les énigmes étant assez simples. L’intrigue est assez molle quand on la découvre, mais assez intéressante. En revanche, si vous souhaitez de l’action, vous allez vite être déçu… Par contre, PENSEZ A SAUVEGARDER votre partie ! Oui, je le crie un peu, mais j’ai eu la désagréable surprise de me taper un Game Over et d’être renvoyée à un vieux point du jeu, et donc l’impression qu’il n’y a pas de sauvegarde automatique. Saurez-vous percer le mystère qui pèse sur les Gordon ?

NOTRE AVIS

13
20

BONS POINTS

  • L'intrigue principale
  • L'ambiance pesante du secret

MAUVAIS POINTS

  • Les temps de chargement entre les pièces
  • La caméra du jeu
  • La traduction parfois absente ou en anglais
  • Les chutes de framerate et défauts de graphismes

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