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Voilà maintenant deux ans que Battlefield 1 a surpris et marqué les esprits par son gameplay étonnant et subversif. DICE revient sur le devant de la scène avec un Battlefield 5 aux propositions toujours aussi déconcertantes mais pourtant toujours aussi séduisant. Plongés au cœur de la Seconde Guerre Mondial, nous avons pris soin de vous décortiquer ce nouvel opus pour vous en délivrer le plus beau test.

Savoir tirer des leçons des erreurs passés

Ce n’est un secret pour personne, la dernière tentative de DICE et EA a fait totalement chou blanc. Avec un Star Wars Battlefront 2 totalement délaissé par les joueurs dû à un système trop lourd en termes de lootbox et de microtransactions, l’éditeur a été obligé de revoir complètement sa copie et son système économique.

C’est donc dans cette dynamique que s’inscrit le petit dernier de la marque Battlefield. Tout premier titre conçu et délivré sous le format « live service », c’est une toute nouvelle façon de consommer le jeu qui s’ouvre aux joueurs. Terminés les DLC payants, les Season Pass et les microtransactions omniprésentes. L’objectif est tout autre : regrouper et fédérer une communauté de joueurs autour d’un contenu actuel et futur, accessible par tous et offert pour tous. En bref, chaque mise à jour est totalement gratuite, chaque nouveauté sera diffusée gratuitement selon un calendrier précis prévu par l’éditeur.

Ainsi, le jeu présenté en ce mois de novembre ne sera pas parfaitement identique à ce qui pourra être aperçu dans quelques mois. Tandis qu’aujourd’hui il présente huit cartes différentes, leur nombre sera plus grand dans quelques temps. Avec un calendrier conçu sous forme thématique, chaque période sera marquée par un ajout de contenus tels que des maps, des modes de jeu, à l’image du Battle Royale, intitulé Firestorm, qui sera son arrivée au mois de Mars prochain.

Si ce nouveau modèle peut paraître anecdotique il permet de gommer les différents reproches qui avaient pu être fait auparavant. S’inscrivant dans une nouvelle dynamique contagieuse – car de plus en plus adopté par les éditeurs et développeurs – Battlefield V a pour souhait et objectif de réconcilier la communauté avec ses franchises tout en la fédérant autour d’un seul et même contenu identique pour tous.

Le plaisir de faire cavalier seul ?

Alors qu’Activision a pris le parti de ne plus délivrer de mode solo comme cela a été le cas pour son dernière Call Of Duty, DICE et EA sont restés dans la tradition. Ce nouvel opus reste dans cette dynamique en vous offrant une campagne scénarisée. A l’image de ce qui avait été fait pour son prédécesseur, la campagne reprend la forme de War Story – petite scénarisation d’un peu plus d’une heure de gameplay – avec, tout de même, une écriture un peu plus travailler.

Il y a deux ans, il est vrai, on était plus dans le camouflage d’un gros mode tutoriel que d’une campagne scénarisée. L’écriture était médiocre et le rendu semblait très faiblard par rapport à ce qui pouvait être proposer par d’autres éditeurs. Battlefied V tourne la page de cette triste conception pour vous offrir un mode campagne plus évolué et mieux abouti. Les différentes Story rendent hommage à des batailles de la Seconde Guerre Mondiale, vous permettant de vous plonger au cœur des champs de batailles arrageois ou encore de sillonner le sol africain.

De cette façon, Battlefield V vous offre trois War Stories – à voir si ce nombre évolue en fonction des mises à jour – d’une durée moyenne d’une heure. Durant ces scénarisations vous ferez la rencontre de Solveig, Billy ou encore Debe, personnages centraux de ces Stories.

En termes de gameplay, les choses sont inégales et parfois déconcertantes. Nous devons avouer que nous avons été un peu déçus par ces Stories. Trop identiques pour certaines, elles se ressemblent et ne laissent pas apparaître de trait de caractère bien particulier. Parfois hasardeux, souvent bourrin, les événements s’enchaînent rapidement sans véritable challenge ni résistance.

Outre cette déception, Nordlys laisse tout de même une chouette impression au joueur. Conjuguant mission d’infiltration de nuit, la destruction d’objectif et les courses poursuites sur fond de paysage enneigé et de contexte politique et militaire tendu, l’atmosphère est prenante et très immersive. Avec différents véhicules et même la possibilité d’utiliser des skis pour vos déplacements, Nordlys offre une Story bien pensé et bien construite, dynamisé par un certain nombre de paramètre qui empêchent la monotonie et fait varier subtilement le rythme du jeu.

En d’autres termes, si le solo persiste dans son existence ce n’est pas pour autant qu’il excelle. Plus travaillé qu’il y a deux ans c’est vrai, il laisse tout de même sur notre fin avec une écriture encore trop légère en somme et un gameplay aux allures de didacticiel géant sans réel intérêt. Malgré une inspiration historique séduisante – bien qu’usée tant elle est utilisée – et un parti pris discutable qui donne envie d’étudier le sujet, le tout reste assez fade et léger.

L’alliance de la coop et du multi !

DICE et EA se sont longtemps inscrits au cœur d’un système utilisé – pour ne pas dire usé – par la concurrence avec un rythme de jeu bien schématisé : spawn-frag-death-spawn. Si ce système a séduit et enthousiasmé pendant de longues périodes, l’arrivée sur le marché de nouvelles franchises a permis de dépoussiérer une approche un peu trop oubliée : la coopération et surtout le multi coopératif. Et les plus aguerris et les plus grands amateurs de Battlefield ne nous contrediront sûrement, les premiers opus du jeu étaient d’ores et déjà dans cette dynamique, laissant donc comme une évidence une telle approche pour les opus à venir.

Bonne nouvelle, c’est le cas avec Battlefield V ! Fini le schéma redondant du célèbre FPS, vous êtes maintenant au cœur d’une escouade où la coopération est maîtresse du jeu. Une fois arrivé sur le serveur, vous êtes maintenant intégré dans une escouade composée de 4 joueurs. Tandis que vous avez la possibilité de relever un allié au sol, même lorsque votre classe n’a pas cette fonction principale, le respawn s’effectue, quant à lui, sur n’importe quel joueur encore envie, permettant ainsi de faire avancer le front bien plus rapidement et efficacement qu’à l’accoutumé.

Si cette possibilité de relever ses alliés est intéressante pour fédérer les joueurs autour du système de coopération, elle est également valorisée par l’attribution de points d’escouade. Ces points permettent au chef d’escouade d’acheter des loots bonus qui seront livrés directement sur le champ de bataille. Cet élément est d’autant plus intéressant que le loot délivré peut vous permettre de prendre un ascendant non négligeable sur vos ennemis. En effet, quoi de mieux qu’un tank à lance flamme ou des frappes aériennes pour déloger et mettre à mal l’adversaire. Bref, de quoi tirer un avantage non négligeable de votre coopération !! Pour les plus individualistes d’entre vous, n’ayez crainte ! La coopération, bien qu’essentielle, ne vous est pas imposée de façon brutale. L’essence du gameplay est doucement introduite et vous vous surprendrez à scruter les environs pour vérifier qu’aucun de vos collègues n’est au sol.

S’agissant des modes de jeu, ceux-ci ont également subi quelques modifications. Si les célèbres et indémodables MME, Domination ou encore Conquête sont toujours présents à l’appel, vous retrouverez également le mode Frontline, déjà présent dans le précédent opus grâce à un DLC. Il vous propose une avancée progressive sur le territoire ennemi dans le but de disputer un point précis et de faire exploser deux positions. Dense et rythmé par des affrontements rudes et sans fin, ce mode donne l’impression d’être au cœur d’une véritable bataille de la Seconde Guerre Mondiale.

A cela s’ajoute également une refonte du mode Opérations. Maintenant nommé Grandes Opérations, le mode a été revu pour proposer une expérience plus intéressante et prenante. Tandis que la version antérieure proposait une bataille frustrante de part sa courte durée, Grandes Opérations proposent des parties bien plus longues et une certaine continuité et progression. Alors que le mode se fonde sur un enchaînement de maps sur différentes façons d’aborder le jeu, les résultats de la partie ont dorénavant une incidence sur le jeu.  Pris en compte pour la partie suivante, vos résultats vous permettent de débloquer des bonus et malus en adéquation avec vos performances. De quoi pimenter un peu plus vos batailles endiablées !

Mais la véritable nouveauté du multi n’est autre que le mode Breakthrough. Ce mode est un savant mélange du mode Capture et de Frontline. Une fois déployés sur le champ de bataille, vous aurez à charge de capturer simultanément deux points pour avancer sur le camp ennemi. Véritable travail d’équipe, il faudra apprendre à répartir vos équipes pour capturer un maximum de point et mettre à mal l’avancée de l’équipe adverse.

Le mea culpa

Battlefield 1 avait essuyé de nombreuses complaintes il y a deux ans, notamment au sujet des possibilités données aux joueurs quant aux équipements et à leur personnalisation possible. Mais une fois n’est pas coutume, les développeurs ont pris le parti de travailler cet élément pour tenter de répondre à la grogne des joueurs.

Cette année laisse place à un contenu bien plus dense qu’auparavant. Personnalisable, tant du point de vue de l’apparence que des capacités allouées, Battlefield V vous permet de prendre en main et de gérer votre équipement comme il vous sied. Un plan de progression a été établi, vous permettant alors, au fil des parties et des performances, de gagner en expérience et de débloquer des éléments de customisation. Vous serez alors déployés au sein d’une compagnie de soldats personnalisée à votre image. A cette possibilité s’ajoute également la possibilité de dépenser de la monnaie virtuelle pour acquérir des compétences pour vos véhicules ou vos armes.

On magnifie les acquis, on travaille les faiblesses

Vous l’aurez donc compris, Battlefield V s’inscrit dans une certaine forme de continuité sans bouder son plaisir sur les corrections et les ajouts. Véritable prédécesseur à Battlefield 1 sans pour autant reproduire les mêmes erreurs grâce à une écoute attentive des demandes des joueurs, ce nouvel opus est une nouvelle fois excellent sans toucher la perfection, notamment vis-à-vis d’un mode solo assez faible et encore trop inefficace à notre goût. DICE a su tirer les leçons des précédents échecs pour vous offrir un FPS prenant au cœur duquel s’inscrivent progression, coopération et fédération.

NOTRE AVIS

16
20

BONS POINTS

  • Une technique toujours aussi exquise
  • La coop au centre du jeu
  • Une refonte du mode Opération séduisante
  • De la customisation, de la progression
  • Un nouveau modèle économique bien moins frustrant

MAUVAIS POINTS

  • Un solo encore trop léger
  • Pas de batailles navales
  • Le Battle Royal, grand absent du lancement
  • Un certain parti pris historique

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