Dès sa toute première révélation, Forza Horizon 5 avait mis la barre si haut sur le plan technique qu’on se demandait si Playground Games ne bluffait pas un peu. Spoiler : ils ne blufferont jamais au poker, ces gens-là. Car même après de longues heures passées à rouler sur PS5, l’enchantement est resté intact. Pire : il s’est transformé en admiration béate, presque gênante.
Que vous optiez pour le mode Qualité en 4K/30 FPS ou pour le mode Performance à 60 FPS constants, Forza Horizon 5 est un poème visuel en accéléré. Et sur un PC bien musclé, on frôle l’irréel. En 1440p avec tout à fond, le jeu ne montre aucune limite visible — à part celle de votre self-control, car il vous sera difficile d’éteindre la machine sans un dernier petit tour de piste dixit d’autres testeurs du jeu sur PC.
🌄 Un Mexique plus vrai que nature
C’est simple : l’horizon semble infini, le terrain est bluffant de réalisme, les montagnes paraissent sculptées à la main et les effets de lumière donnent des leçons à pas mal de moteurs de jeux récents. Rouler à 400 km/h dans une Koenigsegg, ou glisser silencieusement dans une Porsche Taycan, c’est vivre une expérience quasi-mystique. Certains défis scénarisés vous emmèneront dans des péripéties improbables, souvent à la frontière entre l’absurde et le génie — une course au milieu d’un ouragan, ça vous tente ?
Et que dire des voitures elles-mêmes ? Elles sont modélisées avec un soin maniaque. Les échappements vibrent, les suspensions travaillent, les pneus crient leur douleur à chaque virage… Une symphonie de détails mécaniques, trop souvent sous-estimée dans les jeux de course.
⚙️ Techniquement propre… mais pas sans taches
Alors bien sûr, tout n’est pas parfait. Si vous attendiez du ray tracing en monde ouvert sur PC, vous pouvez ranger votre enthousiasme à côté de votre volant Thrustmaster. L’option est réservée au mode Forzavista — oui, celui où l’on tourne autour des voitures comme un collectionneur de miniatures. Un choix étrange, voire frustrant, vu la puissance actuelle des configurations PC.
Les temps de chargement, eux, ont la fâcheuse tendance à faire la queue à chaque action : changer de voiture ? Petit loading. Démarrer une course ? Rechargement express. Retourner dans votre maison ? Hop, un micro-écran noir. Ce ne sont jamais de grosses attentes, mais elles cassent légèrement le rythme, comme si la cross-gen attitude (coucou la Xbox One) avait empêché l’équipe de lâcher totalement les freins.
Et puis, Quick Resume sur Xbox ? On vous laisse deviner : ça ne résume rien du tout. À chaque retour sur le jeu, c’est redémarrage complet. On est plus proche du « Restart Brutal » que de la magie promise.
☁️ Météo capricieuse (ou trop timide)
Petit paradoxe météo : Forza Horizon 5 aime nous vendre des tempêtes de sable et des pluies dantesques, mais dans les faits… il fait souvent beau. Trop beau. En dehors des événements spéciaux, le monde ouvert manque un peu de variété climatique. Même le cycle jour/nuit semble avoir pris un somnifère : on roule sous le soleil pendant des heures avant d’apercevoir un crépuscule paresseux. On aurait aimé un peu plus de folie atmosphérique — et pourquoi pas des saisons plus marquées, façon simulation extrême ?
🚘 La voiture de vos rêves… indestructible
Ne comptez pas non plus sur Forza Horizon 5 pour vous offrir une gestion réaliste des dégâts. À fond sur un cactus ? Pas de souci. Une falaise ? Une bosse, tout au plus. Le jeu vous autorise à démolir le décor, mais votre voiture restera vaillante, quasi immaculée. On aurait aimé un peu plus de casse visible — ne serait-ce que pour le spectacle.
🔊 Bande-son et moteurs : une partition maîtrisée
Côté audio, le jeu fait le boulot sans briller. Les radios sont là, sympas mais pas inoubliables, et le doublage reste plaisant. En revanche, les bruits moteurs sont généralement excellents, même si l’on sent que plus de 500 véhicules, ça oblige à faire des compromis. Certains sons sont un peu génériques, d’autres manquent de punch, mais dans l’ensemble, la copie est très propre.
✅ Verdict : un bijou graphique à deux doigts de la perfection
Forza Horizon 5 est un monstre technique, un chef-d’œuvre de direction artistique et une déclaration d’amour à la bagnole. Il est beau, il est fluide, il est vaste, et il vous fera perdre la notion du temps. Alors oui, quelques petits défauts subsistent — du ray tracing paresseux, des chargements trop présents, une météo sous-exploitée — mais ce sont des grains de sable dans un moteur qui ronronne comme jamais.
Playground Games signe ici le plus grand open-world automobile jamais conçu. Et on a hâte de voir ce qu’ils nous réservent pour la suite.
La tradition des notes stellaires pour les productions Playground Games n’est pas prête de s’arrêter, et Forza Horizon 5 ne fait pas exception. C’est même tout le contraire : cette cinquième itération se pose comme une référence absolue du jeu de course arcade. Aucun défaut majeur à l’horizon — pardon pour le jeu de mots — et une maîtrise technique qui flirte avec l’indécence. Si vous cherchez un titre qui allie fun immédiat, contenu gargantuesque, multijoueur généreux et réalisation à tomber par terre, ne cherchez plus : vous tenez là la crème de la crème. Que vous soyez un pilote du dimanche ou un fondu de la gomme virtuelle, Forza Horizon 5 vous tiendra en haleine des heures durant. Playground Games a une fois de plus prouvé qu’ils ne faisaient pas que conduire : ils tracent la route.
Yakudark