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Sorti en 2019, Spirit of the North avait séduit un public sensible aux expériences contemplatives. Ce jeu indépendant proposait d’incarner un renard guidé par une entité mystique, dans une aventure sans dialogues ni textes, entièrement centrée sur l’exploration et l’atmosphère. En 2024, Spirit of the North 2 débarque avec l’ambition de faire évoluer cette formule. Le studio Infuse revient avec une aventure plus vaste, introduisant de nouvelles mécaniques, un monde semi-ouvert et un compagnon ailé. Si la magie visuelle et sonore opère toujours, plusieurs défauts de gameplay et d’ergonomie viennent ternir le tableau. Ce deuxième opus conserve l’âme du premier, mais son exécution n’est pas sans heurts.

Spirit of the North 2 : Une aventure poétique à travers les ruines du Nord

Dans Spirit of the North 2, on retrouve le même ADN que dans le premier jeu : une narration silencieuse, un héros animal — ici un renard — et une exploration axée sur la contemplation. Cette fois, le renard est accompagné d’un corbeau, qui l’aide dans certaines interactions et renforce le lien mystique du récit. Le jeu nous plonge dans un monde inspiré par les paysages scandinaves, avec ses fjords, ses montagnes embrumées et ses ruines oubliées. L’environnement raconte à lui seul l’histoire, à travers des statues, des fresques et des jeux de lumière. C’est là que le titre brille : visuellement, il est splendide, avec des panoramas saisissants et une ambiance immersive portée par une bande-son discrète mais émotive.

On se laisse porter par cette atmosphère apaisante, entre émerveillement et solitude. Pourtant, malgré ses qualités artistiques indéniables, l’expérience souffre de soucis techniques. Le principal concerne la caméra, particulièrement capricieuse. En extérieur, elle suit correctement l’action, mais dans des environnements restreints, elle se montre problématique : trop rapprochée, mal orientée, parfois bloquée contre des murs. Ces défauts affectent la lisibilité et nuisent à la fluidité des déplacements, surtout lors des phases de plateforme. Des bugs mineurs — collisions, animations figées — viennent aussi rompre ponctuellement l’immersion.

À noter toutefois que, malgré l’absence de combats classiques, quelques affrontements contre des boss viennent ponctuer l’aventure. Ces rencontres sont rares mais marquantes. Chacun de ces combats repose sur l’observation : il faudra bien apprendre les différentes phases d’attaque, repérer les ouvertures et exploiter les capacités du renard au bon moment. Cela introduit une forme de stratégie légère mais bienvenue, qui apporte du rythme et une tension différente au cœur de l’exploration.

Un monde semi-ouvert, des capacités utiles, mais une navigation perfectible

Contrairement à son prédécesseur plus linéaire, Spirit of the North 2 propose une structure semi-ouverte, avec une progression basée sur l’acquisition de nouveaux pouvoirs. Le renard débloque progressivement différentes capacités : planer sur de courtes distances, utiliser un dash énergétique, activer des mécanismes ou franchir des obstacles spécifiques. Cette construction, inspirée des Metroidvania, encourage l’exploration et le retour dans d’anciennes zones pour découvrir de nouveaux chemins. L’évolution est fluide et renforce l’implication du joueur, même si le jeu reste globalement accessible, sans véritable défi bloquant.

Pour aider à l’orientation, une carte est accessible dans le menu. Celle-ci permet de repérer les zones déjà visitées, les points d’intérêt ou les sanctuaires. Cependant, elle reste sommaire, avec peu d’indications précises sur les objectifs ou les éléments encore à débloquer. Le système de voyage rapide, quant à lui, existe mais reste limité : seuls certains lieux clés peuvent être rejoints instantanément, ce qui oblige parfois à refaire de longs trajets, surtout en fin de partie. On sent une volonté d’amélioration par rapport au premier jeu, mais l’ergonomie générale aurait gagné à être plus aboutie, avec un journal de quêtes ou des icônes personnalisables.

Les phases de plateforme bénéficient des nouveaux pouvoirs, mais pêchent par un manque de précision. Les sauts sont parfois imprécis, et la physique manque de cohérence. Cela crée de la frustration dans certaines séquences exigeantes. L’interaction avec le corbeau apporte une touche originale, mais son rôle reste limité à quelques énigmes contextuelles. Malgré ces défauts, l’exploration reste agréable grâce à la variété des environnements et la beauté des décors. Le plaisir vient davantage de l’ambiance que des mécaniques pures, ce qui pourra décevoir les amateurs de gameplay plus riche.

Une suite sincère, imparfaite mais attachante

Avec Spirit of the North 2, Infuse Studio livre une suite fidèle à sa vision initiale : un jeu contemplatif, poétique, porté par une direction artistique marquante. L’ajout de nouvelles compétences, la présence d’une carte et l’ouverture du monde sont des évolutions logiques et bienvenues. On sent une volonté d’améliorer l’expérience sans la trahir. L’alchimie entre le renard et son compagnon corbeau fonctionne bien, et plusieurs séquences laissent un souvenir durable. Le jeu assume son rythme lent et son absence d’indications explicites, ce qui en fait une expérience à part dans le paysage vidéoludique.

Mais cette belle proposition artistique est desservie par une exécution parfois bancale. La caméra, trop instable dans les zones étroites, est un vrai handicap. Les contrôles manquent de réactivité, notamment dans les séquences de plateforme. La navigation aurait gagné à être mieux pensée, et le système de voyage rapide ne compense pas toujours les allers-retours imposés. Ces défauts n’empêchent pas d’apprécier l’expérience, mais rappellent que l’équilibre entre forme et fond est délicat. Spirit of the North 2 est donc un jeu touchant, imparfait, qui parlera surtout aux amateurs d’évasion douce, de narration environnementale et de contemplation.

NOTRE AVIS

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20

Spirit of the North 2 enrichit l’univers du premier opus avec un monde plus vaste, de nouveaux pouvoirs et une direction artistique toujours aussi soignée. Si l’expérience reste globalement agréable et contemplative, elle est ternie par des soucis techniques (caméra, plateforme) et un gameplay encore perfectible.
Une belle aventure pour les joueurs sensibles à l’exploration et à l’ambiance, à condition de tolérer quelques frustrations en chemin.

stephtoonz

BONS POINTS

  • Univers nordique somptueux
  • Musique envoûtante et discrète
  • Progression semi-ouverte bien pensée
  • Nouveaux pouvoirs utiles à l’exploration
  • Présence d’une carte et de téléportation
  • Combats de boss stratégiques et bien intégrés

MAUVAIS POINTS

  • Caméra capricieuse, surtout en espace confiné
  • Phases de plateforme imprécises
  • Carte peu détaillée, navigation parfois floue
  • Système de voyage rapide limité
  • Quelques bugs et instabilités

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