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MotoGP 25 : Milestone sort enfin de la piste d’essai

Si MotoGP 24 avait démarré en wheelie avec de bonnes intentions, mais le casque encore mal vissé sur les oreilles, MotoGP 25, lui, semble avoir enfin trouvé la bonne trajectoire. Et autant dire que le virage a été bien négocié : Milestone a écouté les critiques, corrigé le tir — et les IA —, et propose un opus qui, sans bouleverser la formule, parvient à convaincre les fans du dimanche comme les vétérans du paddock.

Alors, simple coup de gaz ou véritable envolée dans la courbe ? Spoiler : on est plus proche de Mugello que du circuit de village sous la pluie.

La révolte des IA : enfin des adversaires qui ne roulent pas sur des rails

Il était temps. Pendant des années, l’intelligence artificielle des pilotes adverses tenait plus du robot de cuisine que du compétiteur féroce : prévisible, fade, et souvent insensible aux aléas de la course. Dans MotoGP 25, changement de braquet : même à des niveaux de difficulté modestes, avec les aides activées comme un sapin de Noël, les rivaux font preuve d’une combativité réelle. Pression constante, dépassements intelligents, erreurs humaines crédibles : bref, ils se comportent (presque) comme des pilotes, et non comme des scripts.

Et cela fonctionne d’autant mieux que la physique de conduite reste une base solide héritée de l’édition 2024. On sent les progrès sur le retour de force, l’adhérence ou la réaction du deux-roues quand on frôle la limite. À noter cependant : la direction a perdu un peu de sa nervosité. Certains diront que c’est un choix réaliste. D’autres, qu’on a simplement oublié de gonfler le guidon.

Arcade ou Simulation ? Pourquoi choisir quand on peut avoir les deux ?

C’est sans doute LA bonne idée de Milestone : proposer deux modes de jeu totalement distincts mais complémentaires. L’un, “Arcade Experience”, pour les joueurs qui veulent s’envoyer une dose d’adrénaline sans avoir fait Polytechnique. L’autre, “Pro”, pour ceux qui tiennent à gérer jusqu’à la pression des pneus, le calage électronique et l’usure des gommes au millimètre.

Dans Arcade, la moto freine plus pour vous, elle colle à la route comme une ventouse, et elle vous laisse même prendre quelques libertés sans vous jeter dans le bac à gravier à la première erreur. C’est du “réalisme facile”, une version digestible de la simulation, idéale pour les joueurs pressés ou les néophytes du genre.

À l’inverse, le mode Pro vous colle une dose de sueur froide dans chaque virage. La moindre erreur coûte cher, les réglages sont cruciaux, et la maîtrise du comportement du bolide devient un art. On peut passer d’un gameplay à deux boutons à une gestion complète de chaque composant de la machine. C’est dense, exigeant, et grisant pour les puristes.

MotoGP - Une carrière taillée pour durer... mais pas encore inoubliable

Le mode carrière s’enrichit à chaque opus, et MotoGP 25 ne fait pas exception. Dès le départ, trois chemins s’offrent à vous, définis par le type de rival que vous choisissez d’affronter : l’un vous pousse à développer votre machine plus rapidement, l’autre booste votre réseau de contacts pour gravir les échelons sociaux, et le dernier vous aide à améliorer directement vos stats de pilote. Une idée sympathique, qui offre une personnalisation bienvenue de l’expérience.

Mais une fois cette couche de vernis passée, tout n’est pas aussi brillant. Le système de débriefing d’après-course, censé vous permettre de guider l’évolution technique de votre moto avec vos ingénieurs, manque de variété. Les dialogues sont recyclés plus souvent qu’un casque après une chute, et l’impression de répétitivité finit par s’installer.

Et que dire du réseau social intégré au jeu ? Toujours aussi fade, aussi générique, et aussi utile qu’un pot d’échappement en carton. On aurait pu espérer une interaction plus vivante, plus personnalisée, mais non. Milestone s’entête à nous infliger des posts d’une platitude redoutable. Il serait temps que ce pan du jeu sorte de sa prépa pour devenir un vrai moteur narratif.

Des courses annexes pas si anecdotiques... mais pas encore exaltantes

MotoGP 25 introduit une nouveauté bienvenue : l’expérience “Race Off”, qui permet de s’éclater (en théorie) sur des mini-motos, du flat track et des supermotos. L’idée est simple : dans la vraie vie, les pilotes s’entraînent aussi hors circuit pour peaufiner leur technique. Alors pourquoi ne pas faire pareil dans le jeu ?

Sur le papier, c’est alléchant. En pratique, ces séquences sont sympathiques mais manquent de piquant. Elles permettent de gagner en forme physique et influent même sur les chances d’obtenir un contrat en carrière, mais elles peinent à procurer la même excitation que les courses MotoGP. On les joue, on les apprécie parfois, mais on n’a pas forcément envie d’y retourner. Un peu comme un entraînement sous la pluie à 6h du matin : utile, oui. Fun ? Pas toujours.

Le bond technique : Unreal Engine 5 et sons en Dolby Vroum

Visuellement, le passage à l’Unreal Engine 5 offre un vrai coup de polish au titre. Les circuits sont plus vivants, les lumières mieux gérées, les conditions météo plus crédibles. Ce n’est pas une claque visuelle, mais une belle évolution. Là où le bât blesse encore, c’est sur les visages. Les pilotes ont encore ce look cireux, vaguement inquiétant, qu’on croirait tout droit sorti d’un musée de statues ratées.

Mais là où MotoGP 25 surprend vraiment, c’est sur l’audio. Le son des motos, capté directement sur circuit, est un pur bonheur : les montées en régime, les rétrogradages agressifs, les petits “pops” à l’accélération… tout y est, et ça claque dans les oreilles. On ferme les yeux, on y est presque.

Multijoueur : retour à l’essentiel

Exit le système Live GP. MotoGP 25 revient à un mode compétitif plus classique, mais aussi plus stable et plus lisible. Pas de révolution, mais une simplification bienvenue. Le suivi post-lancement est calqué sur les années précédentes, avec des mises à jour régulières des livrées, des réglages aérodynamiques, du HUD, etc. Du solide, sans surprise. Les tournois e-sport sont bien prévus, mais encore gardés au chaud dans le box de Milestone.

NOTRE AVIS

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MotoGP 25 ne révolutionne pas la série, mais il l’élève là où il fallait : IA, modes de jeu, réalisme modulable, et ambiance sonore font de cet opus l’un des plus accessibles et complets jamais sortis. La simulation n’est plus un mur infranchissable pour les néophytes, et les vétérans y trouvent leur compte grâce à une profondeur technique renouvelée. Reste que certaines mécaniques, notamment sociales et narratives, doivent encore franchir un cap pour qu’on parle de chef-d’œuvre. Mais pour les amoureux de deux-roues, MotoGP 25 est un immanquable de la saison.

Yakudark

BONS POINTS

  • Une Arcade Experience qui rend le jeu enfin accueillant
  • IA crédible et combative
  • Physique et simulation toujours aussi solides
  • Ambiance sonore bluffante

MAUVAIS POINTS

  • Courses alternatives pas toujours passionnantes
  • Visages toujours aussi louches
  • Réseau social digne d’un PowerPoint oublié

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