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Le 19 septembre 2025, Urban Comics publie The Moon Is Following Us, une œuvre créée par Daniel Warren Johnson et Riley Rossmo, traduite par Cédric Calas, qui promet une plongée mêlée d’émotion, de fantasme et de surnaturel. Classée “12+” dans la collection Urban Indies, cette série de 248 pages rassemble les dix numéros d’origine (VO) et offre une narration dense, visuellement spectaculaire, centrée sur le deuil, la perte et l’amour parental dévorant.

Caractéristiques

The Moon Is Following Us : Résumé

Penny, six ans, est plongée das un sommeil perpétuel. Aucun médecin n’arrive à en expliquer la raison, et encore moins porposer de protocole de guérison. Mais cela ne remet pas en cause la détermination de Sam et Duncan à sauver leur fille coûte que coûte. Un soir, un étrange vieil homme leur apparaît et leur explique que Penny est retenue prisonnière dans ses propres rêves par « La Cascade », une entité maléfique qui infecte la psyché de Penny et, à terme, empêchera son retour dans la réalité. Mieux que de leur expliquer, il va leur montrer.

Sam et Duncan découvrent alors le monde onirique de leur fille, peuplée de ses jouets, doudous et souvenirs : la poupée Ashley est devenue une reine guerrière tandis que le doudou crapaud de Penny enchaine les clopes, kalachnikov à la main. Soudés pour repousser les sbires de la Cascade et sauver Penny, ils peuvent désormais compter Sam et Duncan dans leurs rangs.

Thèmes et narration

L’album s’articule selon une dynamique forte entre réalité et monde onirique. Le thème central du deuil – ou plutôt de l’absence, de l’attente – est traité avec beaucoup de sensibilité. Le choix de faire évoluer un couple ordinaire confronté à l’extraordinaire permet d’ancrer le récit émotionnellement. On ressent l’urgence, la douleur, la culpabilité. L’imaginaire intervient non seulement comme décor fantastique, mais comme reflet des inquiétudes et des espoirs des personnages. Le récit oscille entre moments tendres, scènes sombres et affrontements surnaturels, sans laisser l’émotion être noyée dans l’action.

Dessin, atmosphère visuelle et construction artistique

Riley Rossmo et Daniel Warren Johnson unissent leurs forces pour séparer visuellement les deux “mondes”. Les scènes ancrées dans le concret sont dessinées avec un certain réalisme, tandis que les mondes fantastiques baignent dans une esthétique plus fluide, parfois hallucinée, riche en couleurs, textures et créatures irréelles. Ce contraste visuel accentue l’effet de bascule quand les personnages passent du tangible au rêve. Le trait détaille les émotions : panique, espoir, tristesse – tous sont lisibles sur les visages, dans les corps. L’objet livre lui-même, avec ses 248 pages, permet de prendre le temps de construire ce pont entre les territoires psychiques et physiques.

Forces, risques, originalité

Parmi les forces de l’œuvre, il y a l’équilibre émotionnel : malgré le fantastique, les sentiments restent crédibles. Le deuil ne se dramatise pas à outrance, mais se vit – et c’est important. Le périple offre des moments forts, des révélations, des créatures marquantes, qui rendent l’imaginaire concret et immersif. Le style narratif utilise le rêve non seulement comme échappatoire, mais aussi comme quête, ce qui renouvelle le genre de l’“allégorie du coma” / du monde onirique.

Côté risques : l’intrigue, par moments, peut paraître complexe, voire un peu confuse, surtout si l’on n’adhère pas aux ruptures de réalité. Certains passages de rêve manquent peut-être de clarté. Il y a aussi le défi de maintenir l’équilibre entre l’émotion et la fantaisie : trop s’appesantir sur l’un peut nuire à l’autre. Mais globalement, l’audace narrative de Johnson alliée à la créativité graphique de Rossmo permet à l’ensemble de transcender ces défis.

Notre Avis

The Moon Is Following Us est une œuvre qui marque. Elle capture le lecteur par sa beauté visuelle, sa profondeur émotionnelle et sa capacité à rendre sensible un thème universel : que ferait-on pour retrouver un être aimé disparu, même quand la frontière entre le réel et l’imaginaire s’efface ? Ce récit est aussi une ode au courage des parents, un hommage au rêve comme refuge – et comme champ de bataille.

Bien qu’il puisse parfois désorienter dans ses tournures oniriques ou dans l’exposition de ses mystères, il reste une lecture puissante. Une œuvre à découvrir, une série qui touche autant qu’elle émerveille. On notera toutefois que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, certaines scènes étant à même de choquer, le livre est par ailleurs conseillé à partir de 12 ans.

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