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   Temps de lecture :  3 minutes

Verdict rapide

  • 🕹️ Jeu : Final Fantasy Tactics – The Ivalice Chronicles

  • 🧑‍💻 Développeur : Square Enix (Team Ivalice)

  • 🏢 Éditeur : Square Enix

  • 🎮 Plateformes : PS5, PS4, Nintendo Switch, PC

  • ⏱️ Durée de vie : 60 à 100 heures (voire une vie entière, si tu veux débloquer tous les Jobs)

  • 👥 Mode de jeu : Solo

  • 🧠 Genre : Tactical RPG / Stratégie / Aventure narrative

  • 💬 Verdict express : Une remasterisation respectueuse d’un chef-d’œuvre intemporel, qui rappelle pourquoi tant de joueurs sont tombés amoureux des RPG tactiques.

Un retour à Ivalice, vingt-huit ans plus tard

Certains jeux ne sont pas de simples souvenirs : ils sont des chapitres entiers de notre vie de joueur.
Pour beaucoup d’entre nous, Final Fantasy Tactics est ce genre de jeu. Celui qui a transformé de simples batailles en leçons de stratégie, et des dialogues en réflexions sur la guerre, la foi, et l’injustice.

Alors quand Square Enix a annoncé The Ivalice Chronicles, j’ai eu le réflexe de vieux soldat : excitation, méfiance, et une larme d’espoir.
Le résultat ? Un retour à la maison. Pas un remake explosif, mais une restauration d’orfèvre, un hommage sincère à un monument qui a défini le tactical RPG japonais.

Dès les premières notes du thème d’ouverture d’Hitoshi Sakimoto, j’ai su que j’étais foutu.
Le vieux frisson est revenu, celui qu’on ressentait en voyant Ramza avancer sur la carte d’Ivalice.

Un jeu qui racontait la guerre avant que les RPG n’osent

Sorti en 1997 sur PlayStation, Final Fantasy Tactics avait quelque chose de différent.
Pas de héros amnésique, pas de cristal à sauver : juste des hommes et des femmes broyés par une guerre de classes, de sang et de foi.

Yasumi Matsuno, l’homme derrière Tactics Ogre et plus tard Vagrant Story, voulait raconter la politique avant la magie, la morale avant les invocations.
Inspiré par Le Nom de la Rose, la guerre de Cent Ans, et même les manuscrits de la mer Morte, il a façonné Ivalice, un royaume où les dieux ne sauvent personne et où les héros se perdent dans leurs idéaux.

Ramza Beoulve n’est pas un sauveur : c’est un jeune homme noble qui découvre que le monde est pourri de l’intérieur.
Il doute, il souffre, il agit. Et c’est dans ces doutes qu’on reconnaît toute l’humanité du jeu.

Aujourd’hui encore, en 2025, Final Fantasy Tactics garde cette force brute : un scénario adulte, dense, intelligent, qui ne prend jamais ses joueurs pour des idiots.
Et avec The Ivalice Chronicles, tout cela retrouve une clarté nouvelle grâce à la nouvelle traduction et au doublage complet.

Un remaster plus littéraire que visuel

Soyons clairs : ce n’est pas un remake façon Final Fantasy VII Rebirth.
Square Enix a choisi de respecter l’œuvre d’origine, sans en trahir une ligne.
Les sprites 2D ont été affinés, les textures adoucies, les effets de lumière retouchés.
Mais le vrai travail est ailleurs : dans les mots.

Tout le script a été réécrit, corrigé et réinterprété.
Fini les traductions bancales de la version PS1 : ici, chaque réplique résonne avec la gravité d’une tragédie shakespearienne.
Le ton est plus noble, plus fluide, et les voix anglaises comme japonaises donnent à chaque personnage une identité forte.

Le Chronicle Mode, lui, est une idée brillante : une encyclopédie dynamique qui permet de revoir les cinématiques, consulter les fiches de personnages et replacer les intrigues.
Autant dire que pour les nouveaux venus comme pour les vieux vétérans, suivre le fil d’Ivalice n’a jamais été aussi limpide.

La beauté du carré parfait

Le gameplay de Final Fantasy Tactics reste une leçon de design.
Des batailles au tour par tour sur des cartes isométriques, un système de Jobs d’une richesse infinie, et une liberté de personnalisation que même des titres modernes envient encore.

Tu veux un moine capable de lancer des sorts de mage blanc ?
Un ninja archer ?
Un barde invocateur ?
Tout est possible. C’est le genre de jeu qui te pousse à expérimenter, à planifier, à réfléchir.
Et chaque victoire, même minime, procure une satisfaction rare.

Square Enix a ajouté quelques modernisations :

  • Interface repensée (plus lisible et intuitive)

  • Sauvegarde automatique

  • Caméra plus fluide

  • Vitesse d’animation réglable (fini les sorts qui durent 12 secondes)

Mais la structure, elle, reste pure. Pas de simplification artificielle, pas de loot automatique : ici, la victoire se mérite, case par case.

La musique d’un monde oublié

Et puis, il y a la bande originale.
Celle de Hitoshi Sakimoto et Masaharu Iwata, réorchestrée pour cette édition.
Des cordes graves, des cuivres héroïques, des percussions qui résonnent comme des tambours de guerre.
Chaque bataille est une symphonie.
Chaque victoire, une note d’orgue.

C’est simple : aucun jeu, depuis, n’a su capturer aussi bien la tension d’un combat tactique avec sa musique.
Et entendre à nouveau ces thèmes sur PS5, en haute définition, c’est comme revoir un vieil ami — plus vieux, plus sage, mais toujours là pour te rappeler pourquoi tu aimes ce genre.

Le jeu qui m’a appris la patience (et l’amour du tactical)

Quand j’ai découvert Final Fantasy Tactics à l’époque, je ne savais pas que je tenais entre les mains le jeu qui allait me faire aimer les tactical RPG.
Je pensais juste que j’allais déplacer des petits soldats sur une carte.
Et puis j’ai compris.

J’ai appris que la victoire se construit lentement,
que chaque décision a un poids,
que les émotions peuvent se cacher derrière des cases isométriques,
et que les histoires les plus fortes ne sont pas forcément celles qu’on raconte, mais celles qu’on vit en silence, tour après tour.

Final Fantasy Tactics m’a appris la stratégie, oui.
Mais il m’a surtout appris la réflexion, le doute, et le goût du risque mesuré.
C’est un jeu qui t’oblige à penser, pas seulement à jouer.

Et The Ivalice Chronicles me l’a rappelé avec une douceur presque mélancolique.

NOTRE AVIS

19
20

Final Fantasy Tactics – The Ivalice Chronicles n’est pas une révolution technique, mais c’est un retour au sommet d’un art disparu. Une œuvre de stratégie, de narration et de mélancolie, remise en lumière sans trahison. Un jeu qui, vingt-huit ans plus tard, prouve qu’un bon système de combat et une grande histoire n’ont pas besoin de ray tracing pour être sublimes.

Yakudark

BONS POINTS

  • Un scénario intemporel, dense, intelligent
  • Traduction et doublage d’exception
  • Gameplay stratégique toujours aussi satisfaisant
  • Interface modernisée et musique réorchestrée
  • Un remaster respectueux de l’original

MAUVAIS POINTS

  • Peu d’ajouts concrets par rapport à la version PSP
  • Remaster visuel discret

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