Ninja Gaiden 4 – Yakumo, le Ninja qui voulait marcher dans l’ombre de Ryu
Il existe des séries qui reviennent telles des comètes : rarement, violemment, et avec un sens de la dramaturgie qui ferait pâlir un acteur shakespearien survitaminé. Ninja Gaiden appartient à cette famille — celle des jeux qui ont traumatisé une génération entière de joueurs trop confiants et de manettes trop fragiles.
Que PlatinumGames accepte de s’attaquer à cette bête mythologique avait tout du mariage improbable : l’union d’un artisan du raffinement chorégraphique avec une tradition martiale aussi délicate qu’un coup de sabre sur un melon mûr.
Et pourtant, Ninja Gaiden 4 existe bel et bien, animé par une ambition aussi noble que périlleuse : réconcilier la furie barbare de Team Ninja et la science du spectacle de PlatinumGames, sans tomber dans la parodie ni dans le pastiche.
Un pari dangereux.
Du genre à finir enseveli sous une montagne de ninjas mécaniques si on le rate.



Ninja Gaiden 4 réussit le tour de force que l’on n’osait plus espérer : revenir du passé sans sentir la naphtaline. C’est une œuvre nerveuse, éclatée, souvent brillante, parfois maladroite, mais toujours possédée par cette rage élégante qui a fait la gloire de la série. PlatinumGames apporte l’élégance du geste, Team Ninja les os brisés — et Yakumo, nouveau protagoniste, danse quelque part entre les deux, couvert de sang et de talent. Certes, l’aventure trébuche ici et là : quelques vieilles mécaniques, une caméra capricieuse, des tutoriels trop bavards. Mais lorsque les lames sifflent, que les membres volent et que la fureur atteint son paroxysme, on comprend : Ninja Gaiden 4 existe pour rappeler pourquoi l’action japonaise est, depuis vingt ans, une forme d’art à part.
Yakudark