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Rhapsody : Le Trio Enchanté

Commençons notre analyse par une considération assez évidente : le premier épisode de la série, « Rhapsody : A Musical Adventure », brille par son absence dans cette collection. Jusqu’à présent, seul ce premier chapitre avait fait son arrivée en Occident, avec une version originale sur PlayStation aux États-Unis, tandis qu’en Europe, seul le remake sur Nintendo DS était disponible. Récemment, il a été réédité dans « Prinny Presents NIS Classics Volume 3 », que vous pouvez vous procurer sur Amazon.

L’absence de ce premier volet s’explique probablement par sa récente réédition, ainsi que par le fait que bien que les trois titres partagent une intrigue, chacun peut être apprécié de manière indépendante, car chaque aventure est autonome. Cependant, nous devons admettre que ce choix nous a quelque peu surpris. Avoir les trois jeux de la série regroupés en un seul package aurait été idéal pour quiconque souhaitait les acquérir. De plus, le troisième chapitre perd un peu de son impact si l’on n’a pas eu l’occasion de jouer au premier épisode.

Ainsi, notre conseil serait d’acquérir les deux collections afin de pouvoir pleinement apprécier toutes les références présentes dans les deuxième et troisième chapitres de la série.

En ce qui concerne « Rhapsody II », il représente une suite directe du premier épisode. Nous prenons ici le contrôle de Kururu, la fille de Cornet, devenue reine du royaume de Marl après les événements du premier volet. La princesse mène une vie aristocratique au château, mais décide de s’échapper pour partir à l’aventure et, surtout, trouver le véritable amour.

Les séquences musicales sont une particularité de cette série. Quant à « Rhapsody III », il adopte une approche différente de l’intrigue, proposant différents scénarios avec différents protagonistes. C’est un peu comme si le jeu servait à conclure toutes les intrigues et sous-intrigues introduites dans les chapitres précédents, nous permettant de découvrir le quotidien des personnages que nous avons appris à connaître. C’est pourquoi nous disions que cet épisode fonctionne moins bien si vous n’avez pas joué aux deux premiers chapitres.

Dans les deux cas, nous sommes confrontés à des intrigues légères et divertissantes. En effet, la série « Rhapsody » est célèbre pour son ton léger et son récit qui, bien qu’il comporte des antagonistes, ne met pas en péril des mondes entiers ni ne sauve des vies.

Un rôle crucial est attribué aux scènes musicales, qui donnent leur nom à la série. Dès les premières lignes, vous vous habituerez au fait que les personnages se mettent soudainement à chanter et à danser, un peu à la manière des comédies musicales. Cela peut sembler étrange au début, mais c’est l’une de ces caractéristiques qui confère à la série « Rhapsody » sa personnalité unique. Même si elle ne peut pas rivaliser avec les Final Fantasy de l’époque en termes de profondeur des personnages et d’écriture, ce sont ses bizarreries qui font que la série a encore quelque chose à dire plus de vingt ans après sa sortie originale.

En conclusion de notre commentaire sur le plan narratif, nous tenons à souligner la qualité de l’adaptation en anglais, qui s’accompagne également d’un doublage de grande qualité. Vous avez toujours le choix entre l’audio original et l’audio anglais, mais le travail réalisé est vraiment remarquable.

Sur le plan technique, aucun effort n’a été fait au-delà de l’amélioration de la résolution. Heureusement, les jeux n’ont pas pris une ride, en particulier « Rhapsody II », qui démontre à quel point le pixel art peut offrir des visuels merveilleux même vingt ans plus tard.

Il est à noter cependant que le premier épisode manque à l’appel. Il serait donc judicieux de le récupérer en premier si vous en avez l’occasion. La donne change un peu pour « Rhapsody III » : le passage aux décors tridimensionnels fait perdre un peu de sa magie à l’esthétique du jeu. Le passage du temps est clairement perceptible, et ce qui aurait pu sembler novateur il y a vingt ans ne semble aujourd’hui que vieillot, avec une perte de personnalité significative par rapport à son prédécesseur. En ce qui concerne la conversion, un excellent travail a été accompli, et nous n’avons rencontré aucun problème sur notre Nintendo Switch (dont vous pouvez trouver la magnifique version OLED sur Amazon).

La bande originale des deux chapitres reste cependant très bonne. Même si ce ne sont pas les meilleures musiques de jeu de tous les temps, il y a de nombreuses compositions agréables, en particulier celles des moments musicaux qui accompagnent nos aventures.

Gameplay

Passons à l’analyse du gameplay de « Rhapsody : Marl Kingdom Chronicles ». Les deux titres inclus dans cette collection présentent des distinctions notables tout en restant fidèles à l’expérience du « JRPG classique » des années 90.

Nous évoluons donc dans des jeux en 2D avec une perspective descendante, des quêtes à suivre, un groupe à entraîner, des mondes à explorer, ainsi qu’un système de combat au tour par tour, conforme aux attentes d’un jeu de cette époque.

Il y a donc peu à dire sur le gameplay de base. Il est plus pertinent de se concentrer sur d’autres aspects, notamment le système de combat ainsi que la complexité et la durée de l’aventure.

Le système de combat, en effet, subit des changements significatifs d’un chapitre à l’autre. Dans « Rhapsody II », nous avons affaire à des combats classiques au tour par tour : vous pouvez utiliser les attaques et compétences spéciales de votre personnage, faire usage d’objets, de magie, et tout ce que l’on pourrait attendre d’un JRPG.

Pendant les combats, vous avez également la possibilité d’utiliser les « Puppets », des créatures qui accompagnent Kururu dans son périple et qui fonctionnent essentiellement comme des invocations à la manière de Final Fantasy, pour ainsi dire.

Le troisième épisode opte pour un système de combat différent, plus complexe, qui pourra certainement séduire les amateurs de cette formule de jeu spécifique, de moins en moins répandue de nos jours.

Chacun des deux jeux inclus propose ainsi un système de combat qui lui est propre. Dans « Rhapsody III », la structure est légèrement révisée. Désormais, un plus grand nombre de personnages sont déployés au combat, divisés en grilles de quatre. La grille principale est celle que nous contrôlons directement, tandis que l’arrière-plan est assigné à un rôle de soutien, mais reste prêt à reprendre l’action si un personnage est vaincu. Il s’agit d’une variation qui apporte une complexité supplémentaire, bien que la commande directe soit limitée à certains personnages uniquement. Nous avons personnellement préféré la variante plus classique proposée par « Rhapsody II », mais les deux systèmes de combat sont tout à fait valables et la préférence pour l’un ou l’autre ne dépend que des goûts personnels.

En somme, nous sommes en présence de deux expériences JRPG qui ne révolutionnent pas le genre en proposant quelque chose de radicalement différent. La proposition de « Rhapsody : Marl Kingdom Chronicles » vise plutôt à offrir aux joueurs une expérience JRPG solide, sans artifice mais aussi sans soucis ennuyeux.

Deux éléments distinguent la série de la concurrence : la complexité et la durée. En effet, « Rhapsody » est réputée pour son accessibilité, une caractéristique qui provient d’une époque où de nombreux JRPG étaient réputés pour mettre les joueurs à l’épreuve. Les deux titres sont peut-être légèrement plus exigeants que le premier épisode et offrent un niveau de difficulté réglable, mais dans l’ensemble, ils conviennent toujours aux débutants, avec une durée nettement plus courte que les standards du genre.

Ajoutons que la collection n’apporte pas d’améliorations notables en termes de gameplay. Toutefois, on peut compter sur la possibilité de sauvegarder à n’importe quel moment et d’accélérer les dialogues, des éléments qui peuvent sembler anodins mais qui peuvent se révéler utiles.

En résumé, « Rhapsody : Marl Kingdom Chronicles » propose deux jeux qui n’ont pas marqué l’histoire du genre, et l’on comprend pourquoi. D’un côté, il y a une intrigue légère et réussie, mais peu mémorable, et de l’autre, un gameplay qui ne cherche pas à révolutionner la formule classique du JRPG.

Cependant, revenons à notre point de départ : ce sont toujours deux jeux dotés d’une personnalité unique qui, sans prétendre être des chefs-d’œuvre incontournables, parviennent tout de même à offrir une expérience solide dans leur genre. Cela est dû à leur caractère unique, à leurs bizarreries et, oui, même à leurs défauts. En fin de compte, c’est précisément cela qui compte.

NOTRE AVIS

15
20

"Rhapsody : Marl Kingdom Chronicles" fait ses débuts en Occident en présentant pour la première fois deux JRPG classiques, concluant ainsi la trilogie Rhapsody. Jusqu'à présent, seul le premier chapitre était disponible. Bien que ces JRPG ne soient pas incontournables, ils offrent des expériences solides et agréables, bénéficiant toujours d'une personnalité unique plus de vingt ans après leur sortie initiale. Il était inattendu de voir réapparaître après si longtemps deux titres aussi obscurs, d'autant plus qu'ils n'avaient jamais été traduits. Ce que NIS America a accompli peut servir d'exemple positif pour la préservation des jeux vidéo, un thème désormais plus pertinent que jamais.

Yakudark

BONS POINTS

  • Une personnalité unique qui permet aux jeux d'avoir encore leur mot à dire
  • Deux JRPG classiques qui n'ont jamais atteint l'Occident auparavant

MAUVAIS POINTS

  • Très dérivé tant au niveau de l'histoire que du gameplay
  • Le look de Rhapsody III n'a pas très bien vieilli

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