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Après des années de silence, la franchise Prince of Persia fait une entrée remarquée dans nos foyers avec The Lost Crown, un metroidvania qui, initialement, n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme, peut-être en raison de présentations initiales quelque peu fades et des doutes compréhensibles d’une base de fans de plus en plus exigeante. Cependant, notre attention constante envers ce titre, avec Ubisoft Montpellier à la barre du développement – le studio derrière certains des meilleurs jeux d’Ubisoft de tous les temps – a porté ses fruits. Aujourd’hui, nous vous présentons notre test après avoir plongé sans relâche dans ce jeu ces derniers temps.

Il n’y a aucun doute à avoir : The Lost Crown a surpassé toutes nos attentes les plus folles, nous laissant souvent sans voix face à ses subtilités et à sa volonté affirmée de se distinguer des œuvres plus « commerciales » du géant français du jeu vidéo. Bien entendu, la perfection reste hors de portée, mais pour les amateurs de ce genre captivant, ce jeu offre l’un des cocktails les plus réussis parmi toutes les évolutions récentes. Embarquons dans cette aventure ensemble.

Prince of Persia : The Lost Crown - Sargon Écrit une Nouvelle Légende

Dès les premiers instants, Prince of Persia : The Lost Crown se distingue de ses prédécesseurs avec l’introduction d’un nouveau protagoniste nommé Sargon et une intrigue nettement distincte de l’histoire passée de la série. Le choix de ce personnage s’avère judicieux, permettant aux développeurs de se concentrer sur une narration captivante et intrigante. Les événements centrés autour de Sargon, liés aux guerriers appelés Les Immortels, se concentrent sur la mission de sauver le prince Ghassan après son enlèvement. Bien que l’intrigue de base puisse sembler faible, elle gagne en profondeur à mesure que le joueur explore des ruines mystérieuses où le temps suit une logique extraterrestre, transformant la recherche du prince en un réseau complexe d’événements, de jeux de pouvoir et de voyages temporels.

Une grande partie de l’intrigue tourne autour d’une créature mythologique appelée Simurgh, dont les pouvoirs permettent au joueur de progresser dans la carte complexe du jeu.

Les histoires étroitement liées à des événements similaires ont souvent tendance à devenir confuses et incohérentes, surtout lorsqu’elles sont surchargées d’éléments. Cependant, ce n’est pas le cas de The Lost Crown. Malgré quelques faiblesses dans le fond narratif du monde et des personnages, le jeu parvient à rester cohérent et offre même des rebondissements inattendus. Ce n’est pas tant pour ses dialogues et son intrigue que le jeu brille, mais il est appréciable de voir qu’Ubisoft Montpellier accorde de l’importance à un aspect souvent négligé dans les titres d’action les plus populaires.

L’attention particulière portée au monde et à l’histoire est évidente, notamment lorsque l’on examine les inspirations cristallines qui ont guidé les développeurs. Hollow Knight, qui a revitalisé le genre il y a quelques années, sert de muse principale. Bien que les similitudes structurelles avec le travail de Team Cherry soient évidentes, The Lost Crown n’est pas une simple copie dénuée d’idées. L’équipe a créé un véritable bijou, doté de nombreuses qualités uniques, que nous explorerons en détail par la suite.

Un Hommage Ingénieux à Hollow Knight

Le monde de The Lost Crown s’ouvre et révèle une structure presque identique à celle de Hollow Knight. Le manque d’originalité à la base ne pose cependant pas problème. Les concepteurs ont réussi à créer une carte extrêmement vaste, rivalisant parfois avec celle de Team Cherry. La lisibilité est également optimisée grâce aux couleurs différenciées, indiquant clairement le passage d’une zone à une autre. Le fonctionnement de l’élément exploratoire est similaire à celui de Hollow Knight, complété par des fonctionnalités bien pensées telles que la possibilité (pour une somme modique) de prévisualiser les cartes de chaque zone, des points de contrôle stratégiquement répartis et un système de « téléportations » calculé pour faciliter l’accomplissement des objectifs.

De nombreux éléments du jeu sont empruntés à Hollow Knight, y compris la possibilité d’utiliser des pouvoirs magiques offensifs ou de soutien. Cependant, Ubisoft Montpellier a su réaliser cette empreinte de manière remarquable.

The Lost Crown propose un mélange unique de propriétés, rendant l’errance de Sargon moins ardue que celle du petit chevalier insectoïde. Par exemple, la possibilité de placer des marqueurs dans une zone bloquée facilite considérablement le retour en arrière, offrant une indication claire des obstacles ou des besoins dans une partie spécifique de la carte. De plus, la navigation est nettement plus agile et rapide que la norme du genre. Le protagoniste, un éclat agile, peut sprinter et effectuer des manœuvres acrobatiques, devenant progressivement plus habile pour contourner les vastes sections de la carte, offrant une progression plus fluide et naturelle.

Bien que le jeu propose quelques simplifications avec des objectifs à l’écran, indiquant les missions principales et secondaires, celles-ci ne semblent guère nécessaires. Les développeurs ont clairement opté pour une approche plus mains libres, renforçant l’expérience immersive, surtout lors de l’exploration des mécanismes de mouvement et de combat.

Prince of Persia : The Lost Crown - L'Art de la Maîtrise

En abordant le gameplay, Sargon se révèle d’emblée assez agile, capable de courir, sauter sur les murs, glisser sur le sol, et esquiver rapidement. Au fil de la campagne, il acquiert une multitude de capacités, dont la capacité de se précipiter dans les airs, de manipuler le temps en créant des clones téléportables, d’utiliser un arc pour activer des plates-formes distantes, et bien d’autres encore. Le jeu exploite ces compétences avec cohérence, présentant une série de phases de plateforme exigeantes qui deviennent progressivement plus complexes et difficiles au cours de la campagne. The Lost Crown propose des obstacles mobiles, des sauts millimétriques, des sections exigeant une précision et une synchronisation parfaites, rappelant le célèbre « Chemin de la Douleur » de Hollow Knight.

Malgré quelques simplifications liées aux objectifs à l’écran, indiquant les missions principales et secondaires, le jeu n’hésite pas à maintenir un niveau de difficulté élevé. Les énigmes environnementales, non simples et souvent incontournables, ajoutent une dimension de réflexion supplémentaire.

Les combats de boss constituent des moments épiques du jeu, exigeant l’utilisation habile de toutes les compétences acquises. Le jeu propose divers niveaux de difficulté, équilibrés de manière satisfaisante en mode Héroïque, où les erreurs sont punies sans excès, et les combats restent un défi.

Le point culminant du jeu réside dans les affrontements, où Ubisoft Montpellier a brillamment intégré des mécaniques de combat complexes. Les mouvements de Sargon permettent des combinaisons et des manœuvres spectaculaires. Contrairement à d’autres jeux du genre, The Lost Crown réussit à harmoniser parfaitement les éléments de plateforme avec ceux du hack ‘n’ slash, offrant une synergie exceptionnelle entre les mouvements d’exploration et les combats.

Le jeu propose également un système d’amulettes à équiper ajoutant de la variété avec des effets défensifs ou offensifs. Le système de parade offre une technique défensive intéressante, à utiliser avec précision. Les combats de boss sont à la fois pittoresques et bien pensés, présentant des défis stimulants, notamment à des niveaux de difficulté élevés.

En somme, Prince of Persia : The Lost Crown démontre une maîtrise exceptionnelle dans l’harmonisation des mécaniques de mouvement et de combat, offrant une expérience immersive et stimulante. C’est un metroidvania où chaque élément s’emboîte parfaitement, avec une courbe de difficulté gratifiante et une attention méticuleuse aux détails du gameplay.

Quelques Ombres sur le Tableau

Malgré son niveau global louable, le travail d’Ubisoft Montpellier n’atteint pas un sommet de qualité inaccessible, avec quelques défauts découlant des excès d’inspiration. En voulant imiter Hollow Knight et son niveau de défi, les concepteurs ont parfois exagéré. Certaines cartes sont excessivement difficiles sur le plan de la plateforme, offrant des récompenses minimes après des chemins arduement abordables. Certaines zones empruntent des idées déjà vues avec une certaine véhémence. Ces défauts ne gâchent pas l’expérience, mais quelques expérimentations plus « étranges » ou des zones à la progression plus fluide auraient été appréciées.

Le secteur artistique est un autre point faible, relativement faible par rapport à la qualité des autres éléments. Bien que le jeu regorge de scènes épiques et d’inspirations, l’esthétique générale est jugée plutôt plate. Une approche plus stylisée aurait probablement ajouté de l’excentricité à l’ensemble. Du point de vue technique, le jeu est bien optimisé, mais quelques bugs mineurs ont été notés surtout face à un boss, je me suis retrouvé projeté derrière une porte et le jeu a continué comme si je l’avais vaincu.

En termes de longévité, le jeu peut être terminé en moins de vingt heures, mais la découverte complète de son contenu prendra probablement plus de temps, surtout à des niveaux de difficulté plus élevés. Malgré ces ombres, pour les amateurs d’action de qualité et de bonne conception de jeux, le temps passé sur Prince of Persia : The Lost Crown sera bien investi.

Il y a joué aussi :

Cela faisait longtemps que nous attendions le retour d'un nouveau volet de Prince of Persia, et en toute franchise, lorsque The Lost Crown a été annoncé, j'étais partagé entre excitation et doute. De l'excitation car ce nouveau titre pourrait bien marquer le renouveau de la franchise et la propulser à nouveau sur le devant de la scène. Mais également des doutes car bien que les premiers trailers présentaient un jeu a défilement horizontale, symbole d'une volonté de repartir sur les traces du tout premier épisode, j'avais peur de me retrouver devant un énième Metroidvania entre les mains.

Pour être tout à fait honnête, je dois avouer que pour une fois je ne partage pas l'avis de mon collègue, et j'ai trouvé que même si le jeu possède quelques bonnes idées, j'avais comme j'en avait eu peur, un jeu plus que classique dans son approche et dans son gameplay.

Peut être est ce la trop grand habitude d'avoir des mondes vastes et ouverts qui me colle à la peau, mais j'aurais préféré plus de liberté dans un Prince of Persia, et je dois admettre que ce côté là m'a fait défaut. Le jeu est malgré tout plaisant à jouer, mais j'ai peur que d'autres personnes se rallient à mon avis et que la licence ne retombe finalement dans les méandres de l'oubli, tels les sables du temps qui s'écoulent inlassablement.

NOTRE AVIS

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Il est plutôt surprenant de constater qu'un metroidvania axé sur l'action pourrait être le titre qui, plus que tout autre, a réussi à saisir l'essence de la série. Vous recherchez l'excitation palpitante de Warrior Within ? Vous la retrouverez ici à travers des cascades acrobatiques et des affrontements de boss spectaculaires. Préférez-vous la brutalité de la plateforme originale et l'agilité des incarnations tridimensionnelles les plus récentes ? Vous ne serez pas déçu, grâce à un level design impressionnant et à une approche résolument exigeante de certaines phases. Certes, Ubisoft Montpellier n'a peut-être pas réinventé la roue avec ce jeu, mais la dernière création de l'équipe va au-delà de la simple imitation. Prince of Persia: The Lost Crown tire pleinement parti des éléments qui ont contribué à la grandeur des meilleurs metroidvanias du genre, parvenant ainsi à se démarquer de la masse par sa qualité. Il ne s'agit pas seulement d'une copie, mais d'une exploitation intelligente des éléments qui font la renommée du genre. Un jeu d'action excellent que tout amateur du genre devrait essayer ou tout bonnement pour les anciens qui ont découvert le tout premier Prince of Persia de 1989.

Yakudark

BONS POINTS

  • Une bonne map digne d'un castlevania-like
  • une mécanique bien pensée
  • Méfiez-vous de la difficulté

MAUVAIS POINTS

  • Quelques défauts artistiques mais rien de bien méchant

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