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Les jeux du type “Battle Royale” fleurissent et font fureur depuis quelques mois. PlayerUnknown’s Battlegrounds, Fortnite, H1Z1, SOS de Outpost Games… Ou plus récemment Paladins, qui s’octroie un mode Battle Royale… Dans un univers très éloigné du réalisme exploité par PlayerUnknown’s Battlegrounds, et en y ajoutant un système d’équipe automatique appliqué à une population de 100 joueurs à chaque fois.  

Il est de bon ton pour les studios de développer des modes de jeu offrant aux joueurs l’immersion de l’expérience remasterisée du concept Battle Royale. A la clef, un succès économique quasi-assuré qui fait rêver l’industrie, à la PlayerUnknown’s Battlegrounds, ou “PUBG”. Et qui attise les intérêts de nombreux studios.

Le modèle PlayerUnknown’s Battlegrounds attire les joueurs… Et les convoitises

Sur le magasin Steam, pour 3,99€, on peut désormais se procurer “Battle Royale Trainer”, développé via Unreal Engine 4 par Trickjump Games, dont c’est le premier jeu répertorié sur Steam. Il est sorti le 4 janvier, soit deux jours auparavant.

Ce jeu offre un espace d’entraînement, pensé comme tel, aux affrontements dans PUBG. Il est possible d’accéder à des répliques de zones de PUBG, mais aussi d’utiliser les mêmes armes. Les maisons, les grandes fenêtres, les zones désertiques… Tout dans le jeu est pensé pour préparer les joueurs aux fusillades des modes Battle royale.

Pour Nicolas, 26 ans, joueur de PUBG sur PC depuis un peu plus de 3 mois, “c’est vrai qu’on ne peut pas s’entraîner dans PUBG, et que ça manque un peu. C’est aussi ce qui rend parfois le jeu frustrant. Il manque probablement un mode test”. Nicolas ne connaissait pas l’existence de ce très récent “Battle Royale Trainer”, et avoue être intéressé par le concept, même si, de son propre aveux, il “n’achètera pas un jeu en plus pour pouvoir s’y entraîner, même pour 4€”. La raison ? “Je ne suis pas un joueur assez compétitif, je ne suis pas à ce point à fond dedans. Par contre, je pense que les joueurs qui veulent être compétitifs, les amateurs comme les pros, vont se ruer dessus et trouver ça très utile, si c’est vraiment ressemblant”.

Dans Battle Royale Trainer, trois maps d’entrainement sont disponibles; une zone urbaine, une zone forestière, et un stand de tir à courtes et longues portées. La promesse du jeu est limpide: avec de l’entrainement et l’habitude des confrontations dans un univers PUBG-like, le joueur peut s’investir et améliorer progressivement ses compétences pour devenir bon en fusillades virtuelles et espérer finir tout en haut du tableau dans ses parties de PUBG. Pour l’instant, le trailer officiel du jeu, apparu sur YouTube le 3 janvier dernier semble cliver les joueurs: à l’heure où l’on écrit ces lignes, la vidéo a été likée 11 fois, et dislikée 12 fois. Dans les commentaires, une demande principale afflue: est-ce que le jeu sera gratuit ? D’autres joueurs critiquent la ressemblance à PUBG.

Pour Nicolas, après visionnage, “ça ne m’intéresse pas du tout. J’aime découvrir le jeu et les armes, là c’est très différent. Pour des joueurs qui veulent être compétitifs, peut-être. Mais il y a quand même des différences flagrantes. Les viseurs me semblent un peu différents”.

Nous vous laissons juges.

Brendan Greene sera-t-il bon joueur ?

Face à ce type de nouveauté, la réaction de la PUBG Corp. est très attendue: couperont-ils l’herbe sous le pied à cette “concurrence”, ou bien laisseront-ils se développer ce type de jeux ? En effet, le concept de PUBG est largement inspiré du mode Battle Royale de Arma II et III, ce dont Greene et l’équipe du jeu ne se cachent pas. A leur tour, les “copieurs” de PUBG ne cachent pas non plus leurs inspirations: Battle Royale Trainer n’empiète pas sur les plate-bandes de PUBG et se contente de proposer, à prix modique, une fonctionnalité complémentaire. Erez Goren, le CEO de Hi-Rez (Paladins), est également très franc :

“Nous n’avons rien inventé […] mais puisque nos joueurs ont l’air d’aimer jouer à PUBG et Fortnite, on s’est dit que l’on pourrait aussi bien leur donner l’occasion d’ajouter cet aspect à Paladins”.

Mais l’industrie des jeux vidéos n’est pas la seule à lorgner sur le succès massif de PUBG: l’univers de l’esport et les gamers, amateurs, pro ou semi-pro, ont bien compris que quelque chose se passait. A l’image de la Team tricolore aAa, qui vient de remporter en novembre dernier le premier tournois majeur organisé sur le jeu. A la clef: 60 000 dollars pour Yoan «Shadow1k» Lingrand, Romain «Shiv» Hermann, Benjamin «mOnKeY» Lartigue et Matthieu «oraxe» Ribiere. Pour les équipes, capitaliser sur PUBG, c’est gagnant-gagnant. Et ce, même si le jeu n’est pas facile à adapter aux standards de l’eSport.

Sans même parler de ses graphismes parfois un peu hasardeux, le “potentiel spectacle” de PUBG est en effet discutable, côté jeu comme côté show. Les différentes actions, dont la majorité sont peu spectaculaires, se déroulent par définition dans des coins éloignés de map: comment, techniquement, rendre le spectacle et la tension du jeu en direct ? Lors du match final de la Team aAa, la confusion régnait: qui exactement a été tué ? Une équipe a-t-elle bien été totalement éliminée ? Même dans le mode observateur du jeu, pourtant amélioré, on n’arrive pas à tout voir et à être omniscient. Un écueil de taille donc. D’autant plus que les parties sont tributaires de l’esprit dans lequel les équipes jouent. Car au fur et à mesure que PUBG devient compétitif et que les enjeux arrivent, les stratégies de jeu évoluent. Dans le cadre compétitif, les joueurs restent réticents à s’engager dans les phases de combat. Et le manque d’équipement n’est pas le seul responsable.

Quid du spectacle ? Mise à part l’affrontement final, il est déjà compliqué de suivre une partie de PUBG en observateur; d’autant plus que certains joueurs et parfois des équipes entières, même pro, parviennent à gagner la partie sans avoir tué d’autre joueurs. Autre soucis: le rendu des inventaires et des armes des joueurs. Comment rendre ça visible ? C’est une information dont les spectateurs seraient friands.

La convoitise des studios face au succès de PlayerUnknown’s Battlegrounds est réelle, tout comme l’intérêt des joueurs qui s’y affrontent pour la compétition. La sortie de Battle Royale Trainer sur Steam est révélatrice de ce double enjeux pour l’eSport et pour l’industrie. La saga PUBG n’en est pourtant qu’à ses premiers balbutiements !

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