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Il est amusant de voir comment « le destin » peut être un gros vicelard tellement je ne m’attendais pas à faire un papier sur la démo VIP d’Anthem. Ceux et celles qui me suivent sur twitter savent à quel point j’étais frileux du dernier née de Bioware. Pourtant à sa première annonce à l’E3 2017 m’a fait rêver.

Il faut dire que revoir ce trailer aujourd’hui redonne des frissons, et le comparer avec les vidéos qui pullulent montre bien ce petit downgrade depuis (il fallait s’y attendre, tous les gros jeux techniquement ont tous été downgradés). Bref depuis 2017 des informations ont circulées dont celle de ne pas pouvoir finir l’histoire seul, un comble quand on y réfléchit.  Plus la date de sortie approchait plus le jeu faisait penser à un Destiny-like, ce qui pour moi était rédhibitoire. Est-ce le nom de Bioware qui m’a fait changer d’avis ou les dernières informations (comme le fait de pouvoir faire les instances (Stronghold) seul) ? Voyons ce qu’Anthem a dans le ventre !

VIP ne rime pas avec bêta

Commençons par la partie qui fâche. Comme l’a annoncé Mark Darrah, Executive Producer d’Anthem, la démo est différente du jeu final. D’une part on commence directement niveau 10, les expéditions d’histoires se passent au milieu de l’aventure et l’économie est tronquée pour montrer à tout le monde comment cela fonctionne.

Jusque-là aucun problème. Mark insiste aussi sur le fait que cette démo n’a pas les 6 semaines de corrections et pour le coup on l’a plus que senti passé ! Outre le désormais tristement classique serveur plein (victime de son « succès »), la démo a enchaîné les bugs importants et bloquants (menu qui bug, chargement du serveur infini, et énorme latence en jeu) pour se stabiliser le lendemain vers 11h (si on excepte le bug de chargement d’expéditions infinie).

Pas très reluisant tout ça sachant que l’ensemble des participants payent pour faire cette démo (réservation de l’édition Légion de l’Aube où abonné à EA Access) donc un peu limite de proposer quelque chose d’aussi instable. Pour beaucoup, les « VIP » ont essayé les plâtres pour la version publique une semaine plus tard.

Enfin bref, passons au jeu maintenant. On débarque à Fort Tarsis, dernier rempart protégeant l’humanité (coucou Destiny) dans un monde qu’on pourrait croire conçu pour tuer les humains (coucou After Earth). L’ambiance du fort est très intéressante, clairement d’inspiration orientale. C’est assez agréable et la vue FPS ainsi que le déplacement lent du personnage nous permet d’en profiter. On a presque envie de s’arrêter boire un thé à la menthe en dégustant des cornes de gazelles. (Ça change des ambiances habituelles dans ce type de jeu). De plus, on constate rapidement que Bioware a distillé partout des informations sur son monde via des  documents et autres informations lisibles dans le Cortex, banque de données regroupant tout ce que vous savez sur le monde.

On ne prête pas son Javelin

Au fort, comme tout hub qui se respecte, de nombreux pnjs vivent leur vie et certain peuvent interagir avec vous. Si ceux-ci étaient très limités dans la démo, ils donnent néanmoins une idée.  Sous couvert de discussions anodines et comme une sorte de Mass Effect simplifié, vous pouvez répondre en les conseillant (comme pour le barman). Sympa dans l’idée mais, sur la durée il est difficile de dire si cela a un intérêt.

D’autres PNJs seront là pour les défis ou le degré d’alliance. Si le premier semble simple à comprendre, le second est plus mystérieux mais important car il sera un facteur d’xp lors des résultats de vos expéditions. Ce seront d’autres PNJs qui vous donneront les quêtes principales via des cinématiques assez belles. D’ailleurs les doublures, que ce soit lors de cinématiques de quêtes ou simplement une petite discussion sont de qualités, même si je pourrais reprocher une certaine monotonie d’intonation générale. Mention supplémentaire pour la voix féminine de notre personnage qui est au-dessus du lot.

Avant de prendre votre Javelin, un tour est nécessaire (obligatoire dans la démo) à la Forge. Cette dernière permet d’entièrement personnalisé votre Javelin, et même pour une démo c’est assez complet. Votre Javelin peut porter 2 armes, 2 techniques et 2 objets de supports et 2 de soutien. Les deux techniques de base du commando sont le missile à tête chercheuse et la grenade (oui elle n’est pas considérée comme une arme mais comme un pouvoir). Les armes disponibles dans la démo sont classiques avec le fusil d’assaut, le fusil à pompe, mitraillette, pistolet ou fusil sniper. Enfin les slots de soutien se composent d’une technique active et d’un module passif, ce dernier permettant d’augmenter votre vie, votre bouclier  et bien d’autres choses par la suite, tandis que l’autre par défaut avec un bouclier absorbant les attaques sur un très court instant (re coucou Destiny).

Ce qui est intéressant dans Anthem c’est que les techniques se loot comme une arme, elles peuvent fortement varier et rien que pour le commando, après ma première expédition j’avais déjà de quoi faire pour rendre mon Javelin commando plus efficace en dégâts de zone, ou à l’inverse plus puissant en mono-cible. Cela promet clairement de belles réflexions sur l’optimisation de l’armure sur le jeu final.

Question personnalisation le jeu va plus loin que la moyenne car vous aurez la possibilité de changer chaque morceau de l’exo-armure (casque, bras, torse, jambe) mais également sa couleur et sa matière. Suivant le type de matière que vous allez choisir pour chaque partie, les peintures et rendus seront différents, vous permettant d’avoir vraiment un javelin personnel. Pour finir des animations (comme Destiny 2) peuvent être ajoutés (3) selon votre choix (limité dans la démo) et un vinyle se collant à l’armure pouvant être du bel effet. De quoi jouer les décorateurs de Javelin pendant de longues minutes !

Un gameplay intense

Partons maintenant en expédition. La démo propose une option matchmaking par défaut, rien d’alarmant vu que vous pouvez le désactiver pour jouer en solo lors de presque toutes les activités. Attention cependant car les loots seront moins sympas et vos points d’alliances (qui ne servent a rien dans la démo mais seront importants dans le jeu final) monterons beaucoup moins vite. Le temps d’attente était assez rapide et une fois vos camarades trouvés le jeu se charge. Premier couac, il y a beaucoup de chargements sur cette démo, que ce soit à la forge ou pour sortir de Tarsis. On est très loin de la vidéo d’annonce de 2017…

Les modes disponibles dans la démo sont les expéditions, soient les quêtes principales (la première étant de récupérer un artefact nommé Multiple), une forteresse (un donjon quoi) ou une partie libre, c’est-à-dire une exploration libre de la zone avec comme objectif de découvrir des lieux, farmer les composants d’artisanats et/ou les monstres. Des activités dynamiques apparaîtront via votre système de communication. Elles sont assez basiques dans la démo, j’espère qu’elles seront plus variées à l’avenir.

Lorsque vous prenez enfin en main votre Javelin, vous comprenez que l’attente en valait la peine. Si vous avez joué à Mass Effect Andromeda et que, comme moi, vous aviez senti un incroyable potentiel de gameplay dans ce jeu, et avez été frustré de voir que Bioware n’était pas allé au bout de ce concept, rassurez-vous cette fois c’est bon. Le personnage est vif, rapide, incisif. Les petits réacteurs dans le dos de l’armure permettent de dasher (mouvement de déplacement rapide instantané), d’esquiver et de frapper rapidement. Que dire de la possibilité de voler, qui est certes limité mais tellement grisante.

L’ensemble de ces déplacements rend les combats d’une intensité sans égal. Je n’aimais pas spécialement les combats dans Destiny 2, les trouvant par moment trop statique (même si c’est un détail comparé à ce que je reproche à ce jeu). Dans Anthem, chaque escarmouche donne l’impression d’un combat épique que ce soit avec des monstres (très souvent plus grands que nous) ou le Dominion, c’est brutal, rapide et très « Mass Effectien ». De plus chaque Javelin est vraiment différent, pour avoir pris le Colosse mon gameplay a vraiment changé au vu du point de ce dernier et de son bouclier à la place de l’esquive.

Les techniques s’enchaînent rapidement et intuitivement. Même le combat en volant, pourtant souvent difficile est assez intuitif, mais demande un temps d’adaptation supplémentaire. La technique suprême du Commando, la batterie de missile est également assez jouissive. Comme dans Destiny, les ennemis lâchent des munitions à leur mort, mais (du moins dans la démo) on tombe moins souvent à court de munitions dans Anthem que dans son concurrent direct.

Mon impression

Anthem a beaucoup à prouver, car la concurrence est rude et les jeux (si on excepte les avis personnel) de qualité. De plus, même si Destiny 2 est installé depuis 1 an et que sa qualité reste mitigée, Ubisoft arrive avec un Division 2 au gameplay également intensif et intéressant. Cette demo a eu le mérite de jouer avec mes nerfs. Un début catastrophique en partie à cause de EA, puis une série de bugs qui ont saoulé nombre d’entres nous. Puis lorsque j’ai pu enfin mettre la main dessus, j’ai été tout d’abord un peu déçu du downgrade du monde, tellement majestueux dans les présentations précédentes, mais cela reste vraiment beau et la 4K HDR de la Xbox One X fait plaisir à voir.

Puis après quelques minutes aux commandes du Javelin, on oublie vite ces désagréments et on prend un plaisir monstre à découvrir ce monde primitif et dangereux, à se fritter avec le Dominion ou les Scars dans des escarmouches de grande qualité. Personnellement je suis conquis. Je reste néanmoins très attentif et il est clair que sur le jeu final, le gameplay ne pourra tout combler. Bioware devra nous proposer une histoire intéressante (et pas un scénario tenant sur une demi feuille de papier toilette comme un certain D) et un challenge à tous les niveaux et au-delà. Bref je suis en grande partie rassuré, même si je reste prudent.

Les sessions faites dans le forteresse était ma foi très intéressante car elle a montré que le teamplay faisait toute la différence. Le boss final (une espèce d’araignée avec de gigantesques boutons d’acnés) était très agréable. Finalement la mécanique multijoueur est aussi agréable qu’un instance de donjon de ces concurrents avec néanmoins un truc en plus, un environnement gigantesque et un gameplay vif et grisant.

Je ne peux que vous inviter à le tester la semaine prochaine pour vous faire votre propre avis. Quant à moi je prépare déjà mon Colosse tank offensif !

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