Test : RetroN 5

Une console de salon « rétro » dédiée à la génération 8/16 bits, qui permet de lire les cartouches NES, Super Nintendo, Megadrive, Master System, Game Boy, Game Boy Color, Game Boy Advance, et dotée de six ports manettes pour les pad d’origine : voilà la promesse de la RetroN 5.

Il faut avouer que la proposition est ultra sexy, d’autant plus que la machine est capable de se brancher en HDMI sur n’importe quel écran récent et se dote de différentes fonctionnalités modernes, issues de l’émulation (sauvegarde, modification du format…). Sur le papier, la machine d’Hyperkin est donc une aubaine pour le rétro gamer qui n’a pas l’envie – ou la place – de ressortir ses vieilles consoles, mais qui veut tout de même profiter facilement de sa collection. Bref, autant vous dire qu’il nous tardait de pouvoir mettre la main sur un exemplaire de la RetroN 5, malgré des premiers retours pas très encourageants. Plusieurs sites ont en effet pointé du doigt une finition douteuse, une manette sans fil catastrophique et une fiabilité à revoir. Après une petite semaine d’utilisation, cette vindicte populaire nous semble-t-elle justifiée ? De notre point de vue, non. Certes, la RetroN 5 n’est pas parfaite, mais tient tout de même bon nombre de ses promesses.

Commençons par inspecter la machine. Clairement, nous n’avons pas affaire à une finition et des matériaux premium, et c’est le plastique qui domine ici. Vaguement inspiré par la Super Nintendo, le design de la RetroN 5 est fort classique et tout à fait dans l’esprit « console 16 bits du début des années 90 ». À l’arrière, on apprécie notamment l’espace de rangement pour la manette sans fil, tandis que les côtés accueillent chacun trois ports manettes, permettant de brancher deux pad SNES, NES, Megadrive ou Master System. Ces derniers sont protégés par des caches en caoutchouc.

Les ports cartouches, quant à eux, semblent assez solides, mais l’on regrette franchement l’absence d’un bouton « eject ». Ainsi, notamment sur Megadrive, retirer un jeu de son connecteur est parfois hasardeux, voire difficile et l’on a peur, à terme, pour sa fiabilité. E-Concept, distributeur de la machine, nous a cependant assuré que la version française de la RetroN 5 est mieux conçue sur ce point (notre machine de test est un modèle américain). À noter, également, que la lecture de jeux Master System est possible, mais uniquement en utilisant l’adaptateur d’époque, qui se connecte sur le port Megadrive. N’en ayant pas sous la main, nous n’avons pas pu tester cette fonctionnalité.

Avant de parler jeux, penchons-nous un instant sur le pad sans fil fourni qui, il faut l’avouer, n’est pas un modèle de design et d’esthétisme. La présence d’un stick analogique au lieu d’une croix directionnelle est également étrange, sachant que les consoles rétro concernées ici n’ont pas connu autre chose que ce bon vieux D-Pad. En pratique, et si l’on fait fi du « clic clic » permanent des boutons, ce pad n’est cependant pas catastrophique à utiliser. Assez précis et réactif, il permet globalement de jouer à tous genres de titres dans de bonnes conditions. Bref, même s’il est clairement laid, il « fait le job » et c’est finalement l’essentiel.

D’autant plus que, comme dit plus haut, l’intérêt ici est de jouer avec les pad d’origine. Sur ce point, rien à dire : chaque manette officielle est reconnue sans souci, mais l’on regrette cependant une phase de configuration un peu pénible dans les menus dès que l’on change de support.

Tous les chemins mènent aux ROMs

En parlant de menus, abordons la partie logiciel de la RetroN 5. Hyperkin ne s’en cache pas, l’interface développée pour la console est basée sur Android et utilise l’émulation. La première fois que l’on insère une cartouche, sa rom est ainsi copiée dans la RAM (ou sur une carte SD) et le jeu est ensuite émulé, de manière quasi irréprochable. Nous n’avons en effet jamais rencontré de problème particulier, quel que soit le titre, si ce n’est, de temps en temps des soucis de reconnaissance de la cartouche (pensez à nettoyer régulièrement les connecteurs, en soufflant dessus à l’ancienne !). Le fait d’utiliser des émulateurs a également quelques avantages, et pas des moindres. Ainsi, vous pouvez à tout moment sauvegarder votre progression sur 10 emplacements différents, installer des patchs et des cheats code récupérés sur le web, et modifier plusieurs paramètres d’image.

De nombreux filtres sont en effet proposés, mais il faut avouer que la différence entre chacun ne nous a pas sauté au yeux. De toute manière, l’expérience la plus proche de l’originale implique de n’appliquer aucun filtre, mais d’ajouter des « scanlines », qui simule l’affichage d’une TV cathodique. Dans ces conditions, l’image est alors très fidèle à la machine de l’époque et, pour peu que l’on utilise le pad d’origine, on s’y croit complètement.

Mais, on vous voit venir : avec la présence d’un port pour carte SD et d’un système basé sur l’émulation, vous vous demandez forcément s’il est possible de faire fonctionner des ROMs téléchargées sur d’obscurs sites, pour jouer sans les cartouches d’origine. La réponse est oui, mais la méthode n’est pas simple, pas toujours très efficace et nous ne la donnerons pas ici. Mais vous êtes suffisamment doués en recherche Google pour trouver la solution (smiley clin d’oeil).

Au final, la RetroN 5 est, pour nous, une vraie bonne surprise. À la fois impatients et méfiants au moment d’entamer ce test, nous avons finalement découvert une machine au concept ultra intéressant et qui fonctionne globalement très bien. Les défauts de jeunesse évoqués plus haut (manette sans fil moche, ports cartouches un peu rudes) ne nous ont pas empêchés de profiter d’un catalogue 8-16 bits absolument mythique. C’est, à notre avis, un compromis idéal entre l’utilisation – parfois fastidieuse – de la console d’origine et la pratique de l’émulation qui ne permet pas tout le temps de reproduire les sensations originales.