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Treize ans après la sortie du premier opus, Call of Duty reste, indéniablement, l’une des plus grosses licences à ce jour. N’en déplaise à ses détracteurs, Call of Duty, toutes versions confondues, s’est écoulé à plus de 240 millions d’exemplaires dans le monde, faisant alors du jeu phare d’Activision, la troisième licence la plus vendue dans le monde. Mais qui dit un tel succès et une telle succession des opus, dit forcément renouvellement.

Si l’un des principaux reproches que l’on pouvait faire au studio était la monotonie et le manque d’innovation et que Black Ops III avait, quant à lui, déçu une certaine partie de la communauté, il faut avouer qu’il y a deux ans, Advanced Warfare est venu insuffler une nouvelle expérience de jeu. Or pour faire face au charmant Battlefield 1 de DICE, Activision repart sur la même dynamique afin d’offrir un Call Of Duty Infinite Warfare plaisant et réussi.

Trop classique, peu authentique !

Ce nouvel opus signe le retour de la science-fiction au sein de la licence. Une nouvelle fois les développeurs ont puisé dans l’immensité de notre univers pour vous plonger dans une guerre spatiale futuriste et prenante. Le jeu vous plonge dans une époque où l’humanité est parvenue à faire de la Voie Lactée son terrain de jeu. Vous aurez alors la possibilité de la traverser grâce à des petits vaisseaux de transport, de combattre vos ennemis équipé d’armes à énergie au cours de batailles spatiales acharnées alors qu’aucune gravité n’est ressentie … Bref, n’importe quel amoureux de Space Opera ne saurait vous dire que tout ceci est typique du genre. Aucune originalité n’a été apportée de ce point de vue, on pourrait même penser que certains éléments du jeu ont été inspirés d’autres licences, à l’instar de Battlestar Galactica.

Malheureusement, rythmiquement parlant, le jeu reste fidèle à lui-même. On retrouve facilement les codes de la série, avec un ton militaire monotone bien connu des joueurs. S’il paraît évidemment que le jeu se concentre sur un aspect militaire, il faut avouer que la cadence du jeu, de son histoire, de l’enchaînement des événements reste tristement identique à tous les précédents volets. La Galaxy est un espace si infini que des subtilités et des moments de flottement auraient pu être appréciables. On retrouve un Call of Duty presque typique, qui n’a pas su profiter des multiples possibilités offertes par l’immensité de l’univers.

L’une des annonces qui avaient aussi fait beaucoup de bruit concernant le jeu d’Activision, n’était autre que l’apparition du célèbre Kit Harrington, connu pour incarner Jon Snow dans la série Game of Thrones. Très célèbre figure de la télévision américaine depuis quelques temps, sa contribution avait, assurément, enthousiasmé les amoureux de la série tirée du roman de George R. R. Martin. Tout laissé présager l’arrivée d’un méchant redoutable et intéressant. Même la première apparition du personnage dans le jeu – l’amiral Salen Kotch –  laissait un goût d’aventure et de défis. En réalité, notre avancée dans le jeu nous a laissé une toute autre impression. Peu visible, le personnage retombe très rapidement dans les stéréotypes du méchant : inutile, caricatural, répétitif, même ses interventions se sont montrées rébarbatives, ne cessant, en effet, de répéter les mêmes phrases et les mêmes menaces. Tout ceci ne laisse autre qu’un goût inachevé et une frustration assez importante quand on sait que cette contribution aurait pu donner plus de consistance au jeu.

Le changement c’est maintenant !

Certes Infinite Warfare puise tout droit dans les banalités du SF et ne change rien à son rythme, mais on ne va pas cracher dans la soupe, du point de vue de l’histoire les choses ont quelque peu changé. Terminés les simples soldats, place aux officiers. Vous serez alors le Capitaine Reyes, chef d’armée plongé au cœur d’un conflit spatial opposant les Terriens à un groupe d’indépendantistes. Fade et terne, Reyes sera accompagné de son bras droit, Salter, personnage caractériel et plus intéressant que celui-ci que vous incarnerez. Alors que la situation sera critique – faisant pensé au début de la Guerre Froide – vous serez nommé au commandement du Retribution qui n’est autre que le plus important des vaisseaux de combat de la Terre.

Si le fait d’incarner est en soi une nouveauté, Activision a décidé de faire suivre le gameplay. En effet, en tant que Capitaine certaines décisions vous reviennent. Pour alors renforcer ce réalisme, certains choix vous seront proposés. Ainsi, vous pourrez librement choisir l’ordre dan lequel vous remplirez vos missions et le cap à prendre dans l’espace. On comprend donc rapidement que ces possibilités viennent casser la linéarité du jeu. Révolue l’époque où on enchaînait les différentes étapes de la mission principale qui, une fois terminée, laisse place à quelques missions secondaires. Libre à vous de gérer votre gameplay et votre avancée dans la campagne.

Il faut se le dire, la récurrence de la seconde guerre mondiale en toile de fonds laisse apparaître des redondance concernant l’arsenal des joueurs. La sortie de ce contexte fait énormément de bien à la série et à cet aspect du jeu, d’autant plus qu’un véritable soin semble avoir été apporté par les développeurs. Le large panel des armes disponibles offre une variation de gameplay non négligeable. Avec les armes plus traditionnelles, les armes à énergie ou bien encore les gadgets futuristes, vous voilà parer à l’attaque. L’arsenal se montre très rapidement utile et ludique, à l’instar des grenade-araignée qui se faufile jusqu’à vos ennemis ou des armes à énergie vachement sympathiques et plutôt intéressantes. Malheureusement, le densité de l’arsenal et l’étendue des possibilités ne parvient pas à cacher les défauts du jeu.

On dénotera des séquences assez étranges, voire mêmes inquiétantes, des phases de shoot ridiculement conçues qui n’offrent pas beaucoup de choses au gameplay, et même des moments où le simple fait de courir et d’avancer intelligemment a plus de chance de vous sauver la vie que de tenter de tuer vos ennemis. La sensibilité de Reyes est aussi un élément de frustration important. En effet, sa condition physique laisse particulièrement à désirer. Dès que celui-ci est touché, l’écran se trouble, ne laisse alors aucune possibilité de voir vos ennemis et le responsable de cet état. Il est assez décevant de voir qu’après une balle il est capital de se cacher afin que l’effet se dissipe et que vous puissiez affronter vos ennemis.

Un jeu prenant qui connaît quelques fausses notes

L’un des éléments qui nous a particulièrement surpris est l’aisance par laquelle le jeu parvient à vous immerger dans son univers si particulier. En effet, Infinite Warfare parvient à peindre son décor avec soin, en vous faisant jouer au sommet d’un building comme dans un vaisseau, le jeu parvient à vous attirer dans son univers et à vous transporter. Vous apprécierez encore plus ce jeu si vous êtes amateur de l’univers SF.

Il est important de noter que les missions secondaires sont, à notre sens, un élément essentiel du jeu. Plus originales et agréables que les missions principales, elles vous proposent une vraie diversité, autant du point de vue des objectifs que des conditions de combat. Il faut également préciser que ces mêmes missions permettent une immersion encore plus grande en nous permettant de participer à de nombreuses batailles spatiales à bord d’un petit vaisseau de combat nerveux et assez fun, des séquences de combat armé en gravité zéro, ou bien encore des missions d’infiltration plaisantes et intéressantes. Le mode campagne vous offre ainsi 7 missions principales et 9 missions secondaires recouvrant alors sept à huit heures de jeu.

Le mode multijoueur est un élément essentiel du jeu. Alors qu’il offre un contenu assez important, il faut avouer que sa ressemblance avec le mode multi de Black Ops III est assez grande. Ainsi vous retrouverez les sauts propulsés, les wallruns ou encore les glissades tandis que la jauge de Super fête son grand retour. La principale nouveauté concerne le débarquement des Armures de Combat qui remplacent les spécialités du précédent opus. Si l’idée paraît intéressante, le sujet a été peu poussé puisque les différences entre les différentes Armures de Combat se montrent minces, voire même inexistantes par moment. Les déplacements ont eux-aussi fait l’objet de quelques modifications. Plus lourds que dans le jeu précédent, le jeu s’en rend moins fluide et dynamique qu’à l’accoutumé, de quoi en décevoir quelques-uns. C’est tristement que nous avons dénoté une certaines quantité de fausses notes dans le mode. Si certaines maps se montrent plaisantes et plutôt réussies, d’autres ont complètement été ratées, ne permettant pas aux joueurs de profiter de l’étendue des possibilités qui leur est offerte.

L’incontournable mode Zombies reste un élément capital de la licence Call of Duty. Totalement revu pour ce nouvel opus, il faut avouer que celui-ci est particulièrement séduisant. Intitulé Zombies in Spaceland, un véritable retour aux années 80 est proposé. Sur fond de titres d’Europe, avec des néons et des couleurs flashy, le mode a été complètement dépoussiéré, donnant un tout autre aspect au jeu. Bien évidemment le concept reste le même : survivre à des vagues de zombies. De surcroît, bien loin de l’univers spatial du jeu en général, le mode zombie s’installe dans un parc d’attraction offrant un éventail de possibilités assez incroyables.

Entre déception et réussite

On ne va pas se le cacher, le jeu laisse rapidement place à la déception. Loin d’être mauvais, même plutôt réussi sur de nombreux points, le jeu aurait tant mérité un plus grand approfondissement. L’expérience de jeu est agréable, ne crachons pas dans la soupe. La licence se réinvente et casse la linéarité qu’on lui a souvent attribué, certes, mais elle conserve ses codes et ses mécaniques bien trop connus des joueurs à ce jour. Le mode Zombies totalement réinventé et repensé est le parfait exemple du chemin à suivre. Si le contexte change, les bases restent tristement les mêmes, ne laissant place à aucune véritable innovation. Call of Duty Infinite Warfare est un bon FPS, c’est indéniable, mais on regrettera un peu trop l’absence de fonds.

NOTRE AVIS

15
20

BONS POINTS

  • Les combats en Jackal
  • Le mode Zombie

MAUVAIS POINTS

  • Un multijoueur en dessous des autres épisodes
  • Kit Harrington

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