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La sortie d’un Dragon Quest (DraQue comme le prononce amoureusement les japonais) est toujours un événement car contrairement à son ancien concurrent direct, chaque itération prend son temps. Si cela fait déjà un an qu’il est disponible sur l’archipel du soleil levant, il débarque enfin dans nos contrées et rien qu’en regardant la jaquette du jeu, on ressent une vague de nostalgie.

J’évolue si je veux !

Ce qui frappe d’entrée quand on découvre Dragon Quest XI c’est son engagement à ne pas changer son emballage. Les bruitages d’un autre temps sont toujours présents et naviguer dans les menus fera sourire, gagner un combat rappellera, pour les gens comme moi, d’excellents souvenirs même si on se demande aujourd’hui comment on a pu supporter des sons aussi aigues. Tout y est sans aucune exception. L’autre point qui frappe lors des premières minutes de jeu, c’est le gap graphique assez énorme pour un Dragon Quest. En effet depuis le 8ième opus sur Playstation 2 aucun autre DraQue n’est sorti ailleurs qu’au japon sur console de salon (Dragon Quest IX étant sorti sur Nintendo DS en 2010), et cela se voit.

Parcourir le monde d’Elréa sera un véritable enchantement de par sa diversité de ses petits détails comme l’herbe haute, le cycle jour/nuit ou encore le design unique et de chaque ville du jeu (Une vraie dichotomie d’ailleurs vu que l’architecture des bâtiments est, elle, très old-school est assez vide). Pour ceux et celles qui découvriront la saga pour la première fois,  le plaisir des yeux sera différent,  la concurrence en terme de RPG (occidentaux ou non) a fait d’énormes progrès, même en style cel-shading, sans pour autant être largué (les couleurs flashys ne plaira pas à tout le monde).

Il faut comprendre que Dragon Quest assume pleinement son côté un peu naïf voir niais et ne fait strictement aucun effort pour occidentaliser son jeu (le succès de la licence à l‘étranger a toujours surpris ses créateurs). Que ce soit au niveau des postures de combat (les combos d’équipe), les activités annexes (comme le célèbre puf-puf) et même les musiques, tout respire le 100% nippon et c’est finalement ce qu’on aime.

L’histoire d’un gars au mauvais endroit au mauvais moment

La version européenne récupère quelques avantages par rapport à la version japonaise. Tout d’abord l’inventaire est plus facile à gérer via la présence des groupes d’items et d’équipements qui vous économiseront de nombreuses minutes à jongler entre les inventaires de chaque personnage. Ensuite la touche course automatique, autre ajout, vous permettra, comme son nom l’indique, de faire courir votre héros sur la carte.

La principale nouveauté vient du doublage (en anglais seulement car la version japonaise est muette) des personnages secondaires de bonne facture quoi qu’un peu trop caricatural. Seul le héros reste muet comme le veut la tradition des anciens J-RPGs. Enfin la traduction française est globalement de bonne qualité même si une fois de plus cette dernière se base sur la version anglaise et génère des erreurs dans les noms des PNJs ou encore des villes, pouvant semer la confusion. Elle arrive la plupart du temps à bien mettre en avant l’ambiance de la série et son humour très « Dr Slump ».

Vous incarnez donc l’Eclairé, un élu de la lumière censé combattre les ténèbres. Malheureusement pour lui, son statut fraîchement découvert (ainsi que sa véritable identité, un grand classique également) ne l’aidera pas vraiment. Il sera pourchassé par le royaume le plus puissant du monde Héliodor persuadé qu’il est l’engeance de l’ombre. Vous devrez donc découvrir votre destinée tout en essayant de survivre aux assauts de vos assaillants, persuadé que vous êtes parfaitement maléfique.

Si vous cherchez un scénario complexe et mature, vous serez déçu ! Dragon Quest XI est une aventure positive dans un monde féerique doté de tout les archétypes fantasy que l’on peut connaître depuis les années 90. Mais contrairement aux apparences, cela fait plaisir car il va à contre-pied de la tendance actuelle des scénarios matures. L’ironie est que son coté chatoyant et un peu « cucul » fait du bien et on prend plaisir à découvrir la destinée de notre héros.

Du J-RPG classiquement jubilatoire

Dragon Quest XI est le genre de jeu qui vous prend par la main. Dès le début tout est fait pour aider le joueur à comprendre ces mécanismes. Que ce soit via les didacticiels ou les PNJ (icône rose au-dessus de leurs têtes) qui vous donnent des astuces durant tout le jeu ou encore la discussion d’équipe vous donnant la suite des événements vous ne serez jamais perdu. Si cela plaira aux débutants, les joueurs aguerris trouveront rapidement cela pénible, la difficulté générale du jeu n’arrangera pas les choses, cette dernière en deçà des autres opus. Il faudra la quête draconienne pour relever le niveau via des handicaps parfois assez difficile.

Les combats justement sont dans la droite lignée des autres Opus. Jusqu’à 4 personnages pourront y participer. Par défaut seul le héros est jouable, les autres suivent une tactique déterminée par vos soins. Chacun y trouvera son compte car ceux voulant tout gérer pourront désactiver les tactiques et les autres, préférant des combats plus fluides les utiliseront même si ces dernières soient perfectibles car même en y allant franchement l’IA réfute à utiliser sorts et capacités. Les choix sont assez classiques (attaques, défenses, sorts, techniques) et même si vous pouvez déplacer vos personnages en combat cela ne change strictement rien (il est donc inutile de placer votre tank devant un soigneur par exemple).

Quelques originalités

Seul originalité les combos d’équipes. Régulièrement vos personnages passeront en mode Hypertonique, représenté par une animation qui fera plaisir aux (très nombreux) fans de DragonBall. À partir de ce moment, vous pouvez réaliser des combos d’équipes assez variés demandant l’interaction de plusieurs personnages, tous en Hypertonique (jusqu’à toute l’équipe !). Ces techniques donnent droits à des animations sympathiques et bourrés de clins d’œil. Surpuissantes elles réduisent encore le niveau de difficulté, ce qui ravira les non-initiés mais pourrait faire hurler les vétérans. Point intéressant, après l’arrivée de Sylvando vous aurez la possibilité de switcher vos personnages même en combat.

Question personnalisation, nos héros pourront trouver des vêtements spécifiques qui pourront changer leurs apparences, mais seulement si vous les avez tous. En dehors de ceci, armes et boucliers seront les seuls à changer, ce qui est toujours dommage mais logique dans un J-RPG. Heureusement la personnalisation de compétences sera un peu plus touffus (mais pas non plus comme le Sphérier FF-X) représenté par des arbres de compétences par personnage (exemple pour le héros, épée longue, épée 2 mains et Eclairé), pouvant atteindre jusqu’à 4 possibilités. Les points de compétences s’obtenant en montant en niveau. À noter un bel effort sur les effets des techniques de tout les personnages qui sont parfois vraiment intéressantes et plaisantes à regarder (comme les coups critiques), d’ailleurs l’une d’elles pour notre héros ressemble étrangement à un certain Aban Slash…

Un contenu inégal

Si Dragon Quest peut se voir comme un résumé de 30 ans d’existence, le contenu du jeu est plutôt inégal. Même avec plus de 60 heures de jeu à son actif et un new game + le jeu ne propose pas énormément de quêtes secondaires et les activités annexes sont sympathiques (course de cheval, l’incontournable casino, etc…) ou encore la possibilité de chevaucher des monstres vaincus pour bénéficier de mouvements ou capacités spécifiques et d’avoir accès à des zones secrètes mais sans plus. On prend plus de plaisir à faire la quête principale qu’à se perdre dans  les histoires annexes (trop régulièrement des quêtes « fedex »).

Même la transforge, qui consiste à fabriquer votre propre matériel via l’apprentissage de recettes, avec la possibilité de les rendre plus puissantes en les améliorant, sous forme de mini-jeux (taper sur les parties de l’arme/armure pour essayer de réaliser l’équipement de la meilleure qualité possible) fait un peu léger comparé à la concurrence actuelle. Le ressentit sur ce point sera directement lié à votre affection pour la saga, me concernant je le remarque sans m’en offusquer.

Le manque de diversité se retrouve aussi dans la bande-son qui fleure bon la nostalgie les cinq premières heures de jeu, puis acceptable les quinze heures suivantes pour finir par une lassitude grandissante du fait de la répétitivité, surtout en dehors des villes et donjons, dommage. Fort heureusement le reste du jeu compense largement ce petit écart. Maintenant, encore une fois les différents morceaux proposés sont parfaitement conforme à la licence et il faut être honnête, une bande-son moderne serait bizarre dans un DraQue.

Austère oui, mais kiffant aussi !

Malgré un explicatif qui semble dur Dragon Quest XI est plaisant à jouer, il apporte presque de la fraîcheur grâce à sa bonne humeur et son humour pré-pubère. On prend du plaisir au fur et à mesure de nos pérégrinations dans Elréa, riche en couleurs et en environnements différents (mention spéciale sur la région du mont Yuji avec son chemin de portes  Shinto et son village typique du japon), ainsi qu’à combattre les hordes d’ennemis pour admirer les animations et design des monstres particulièrement réussi. Après tout Dragon Quest XI  joue franc-jeu avec vous, et une fois ce pacte de franchise accepté, vous vous laissez guider sans arrière-pensée et donc sans déception.

NOTRE AVIS

16
20

BONS POINTS

  • Univers Dragon Quest et Design de Mr Toriyama
  • Techniquement au top pour un Dragon Quest
  • Traduction en français plutôt correcte
  • Condensé de 30 ans de carrière

MAUVAIS POINTS

  • Bande-Son répétitive et pas assez variées
  • Difficulté en dessous de ce que l'on peut attendre
  • Contenu annexe léger
  • Noms des personnages/villes différents entre oral et écrit

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