Un univers mystérieux qui s’exprime pleinement sur Xbox Series
Keeper plonge immédiatement le joueur dans une atmosphère lourde, obscure et presque suffocante. Sur Xbox Series X|S, cette intention artistique prend une dimension supérieure grâce à un rendu plus propre, une meilleure gestion des éclairages et une stabilité générale qui renforce l’immersion. Dès les premières minutes, le jeu fait ressentir son identité : un monde abandonné, rongé par la corruption, où chaque pas semble révéler un fragment d’histoire qu’aucun dialogue ne prend la peine d’expliciter. Keeper repose sur un récit implicite, où le joueur doit réunir les pièces par l’observation plutôt que par des cinématiques. Cette approche narrative fonctionne particulièrement bien dans un univers aussi cryptique, même si elle peut dérouter ceux qui préfèrent une progression plus guidée.
Le level design exploite des environnements fragmentés et semi-ouverts, encourageant l’exploration sans jamais vraiment la forcer. La puissance des Xbox Series permet d’afficher des zones plus denses sans temps de chargement perceptible, ce qui renforce la fluidité de la découverte. L’ambiance sonore, elle aussi mise largement en avant, profite de la spatialisation de la console pour amplifier la sensation d’isolement. Entre échos inquiétants et sons étouffés venant de l’environnement, Keeper construit une immersion presque organique, qui s’apprécie particulièrement au casque. Ce premier contact pose les bases d’une aventure austère mais intrigante, destinée aux joueurs sensibles aux atmosphères fortes.


Avec Keeper, Double Fine propose une aventure rare, à la croisée du jeu vidéo et de l’art expérimental. Ce n’est pas une expérience pour tout le monde : certains y verront un chef-d’œuvre contemplatif, d’autres un jeu trop statique. Mais impossible de nier sa beauté et sa cohérence artistique.
stephtoonzKeeper est une œuvre lumineuse, au sens propre comme au figuré. Une invitation à la rêverie, à la réflexion, et à l’apaisement. Un jeu qui rappelle que la lumière, même vacillante, finit toujours par percer les ténèbres.>