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Un RPG typé nippon créé par des occidentaux, dit comme ça cela peut faire peur, mais c’est pourtant la réalité du studio Enigami et de leur bébé Shiness..

 

Enigami est un studio français indépendant qui travaille sur Shiness depuis longtemps.. très longtemps même au vu des propos de Samir Rebib, Creative Director et scénariste du jeu. Après avoir réalisé avec succès une campagne Kickstarter nous voici donc avec le fruit de leur travail.

Shiness raconte l’histoire de Shado et Poky, deux Wakis en quête d’aventure. Après un crash un peu brutal, les deux amis se retrouvent coincés sur l’île des Sheilks, peuple de guerriers fiers. Un fléau d’origine inconnu est en train de détruire l’île de Gendys et personne ne semble pouvoir l’arrêter. Shado a une particularité il est capable de voir les Shiness, petites créatures élémentaires. Il est d’ailleurs le seul à avoir cette capacité et pour éviter de passer pour un fou seul Poky est au courant.

 

La première chose qui frappe aux yeux lorsque l’on joue à Shiness est sa finition. Je ne parle pas de graphisme mais de l’enrobage du jeu. Tout est soigné, bien fait et poussé à son extrême. Il suffit de voir les dessins de toute les bestioles qui traîne dans le jeu comme les Ecuchons, sorte de croisement étrange entre un écureuil et un cochon. Cela respire la passion de création. Même chose pour la bande-son qui est très travaillée et toujours en accord avec la situation. Il suffit de laisser tourner le morceau de l’écran titre pour s’apercevoir de la qualité du compositeur.

 

Un Zelda-Crash-Naruto Like ?

Sous ce titre bizarre se trouve le résumé de Shiness. Si on voit très rapidement que les designers sont fans des premiers Zelda (via certains bruitages ou simplement la conception des puzzles et des donjons) on remarque aussi l’inspiration assez marquée des mangas des années 90, il suffit de voir la pose très “Dragon Ball” de certains Sheilks (notamment celui qui saucissonne Chado au début du jeu parce qu’il parle trop), ce qui devrait toucher la corde nostalgique de tous les trentenaires ayant grandi dans cet univers.

 

Même si Shiness est un RPG il prend beaucoup d’éléments des jeux de plateformes 3D de l’époque PlayStation, via de nombreuses phases de plateformes qui rappellent Crash Bandicoot (les bons et mauvais au passage). Je ne suis pas contre ce mélange mais pour cette partie là j’aurai aimé plus de précision dans les sauts, le personnage ne répondant à la commande qu’avec un décalage d’une demi seconde, obligeant régulièrement à faire la série de saut. C’est particulièrement pénible lorsque les phases sont obligatoires pour avancer (comme les livres de la bibliothèque de Meos).

 

Enfin le système de combat est probablement la plus grosse partie du jeu vu que vous en ferez énormément. Celui de Shiness ressemble beaucoup à un jeu de baston de type Naruto mais en simplifié. Je m’explique : vous n’avez qu’un seul personnage jouable en combat, une touche pour donner un coup de poing, une pour un coup de pied, pour l’esquive ou le contre. Avec une touche, vous pouvez switcher avec un autre personnage (comme dans Tekken Tag Battle ou Naruto) pouvant réaliser quelques contres via ce changement. Étrange non ? Je continue..

 

Shiness reprend un concept déjà vu dans des séries/jeux comme Le Dernier Maître de l’Air (ou Avatar) via le concept que le monde est régie par 4 éléments : le feu, la terre, l’eau et l’air. Chaque combattant a une affinité avec un élément et via la maîtrise et la concentration de son Shi, ce dernier peut projeter son énergie en puisant dans ses réserves d’éléments. L’originalité du jeu est qu’à la place d’armes, vous pouvez équiper des parchemins d’arts martiaux, débloquant une technique.

 

Plus vous vous en servez plus votre barre d’apprentissage se remplit jusqu’à la maîtrise. A ce moment-là vous pouvez changer de parchemin tout en pouvant continuer à utiliser cette technique. Chaque pouvoir Shi consomme votre réserve, et pour la remplir il faut regarder le champ d’énergie qui entoure le combat. ce dernier change régulièrement et correspond aux éléments dominants de la région. En appuyant sur RT, vous pouvez recharger votre réserve avec l’élément associé.

 

Si les combats sont plus rapides et techniques (à base de contre attaque, esquive et pouvoir) la caméra ne nous aide pas lorsque des éléments du décors (rochers, murs, bibliothèques…) s’en mêlent et encore une fois le timing pour déclencher telle ou telle technique a un léger décalage, en gros cela manque de répondant. Dommage car l’idée est très originale mais ces petits défauts provoquent de nombreux combats brouillons, qui au vu de la difficulté du jeu (pas si facile que cela en a l’air) peut frustrer. Autre point noir, durant les combats un peu plus complexe comme ceux des boss, le jeu rame sans trop savoir pourquoi (exemple le combat contre Meos, presque injouable sur la fin). Dommage car la gestion des techniques, attaques et l’intelligence de l’IA aurait pu donner quelque chose de vraiment génial.

 

Un mignon petit jeu

Techniquement parlant maintenant, Shiness propose un univers tout en Cel-Shading. Mais même avec ce style graphique, le jeu souffre d’une qualité irrégulière que ce soit sur le design de certains personnages (comme Rosalya qui est ratée) ou certains décors trop simplistes. En fait plus j’avance dans le jeu plus le style graphique me fait penser à World of Warcraft, avec ses couleurs chaudes, ses graphismes assumant parfaitement ses côtés anguleux, le rapprochant d’un dessin animé finalement (le design des personnages/bestioles me fait aussi penser aux productions Ankama).

Après quelques heures de jeu on s’y habitue et on profite du charme non négligeable de l’univers de Shiness, de son côté mignon (parfois un peu cul-cul), de ses très nombreux clins d’oeils (comme un Ecuchon enfermé dans un bloc de glace devant un gland) et à son humour omniprésent (parfois raté).

 

Shiness est au final un bon jeu si on le place dans le bon contexte. Le comparé à des jeux ayant 10, 20 fois son budget n’a pas de sens (voir limite stupide). Quand on y regarde bien, on voit que ce dernier a été fait avec passion et même si le système de combat est perfectible et parfois trop brouillon, si les graphismes sont inégaux mais ne manquent pas de charme, il n’en reste pas moins bien fait dans son ensemble avec une histoire certes basique, mais bien menée avec un monde original à découvrir. Après tout c’est ça l’essence du RPG

Et pour 30€ vous aurez un jeu sans une multitude de bug, bien que personnellement, lors d’un combat où je suis tombé d’une passerelle, il me fut alors impossible de pouvoir tuer mon adversaire. J’ai du relancer le jeu entier, heureusement, avec le grand nombre de points de sauvegarde, je n’ai pas perdu grand chose. Rien de bien méchant en soit.

 

NOTRE AVIS

14
20

BONS POINTS

  • Le jeu respire la passion...
  • Système de combat original…
  • Monde rafraîchissant et plein de charme
  • Une super bande-son

MAUVAIS POINTS

  • ...Mais manque un peu de maturité
  • ...Mais parfois brouillon et frustrant
  • Graphisme très en deçà de la production actuelle

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