Si vous êtes né dans les années 80 ou 90, le nom « Schleich » évoque sans doute des animaux en plastique rigides alignés sur une étagère poussiéreuse. Et pourtant, l’entreprise allemande, toujours bien campée sur ses pattes (en plastique), a depuis évolué. Aujourd’hui, elle propose des univers plus musclés et fantastiques, à l’image d’Eldrador, une gamme de créatures redoutablement stylisées. Ces créatures prennent désormais vie dans Eldrador Creatures: Shadowfall, un jeu vidéo sur PlayStation 5 qui nous a pris par surprise… littéralement.
Eldrador, un monde coloré menacé par l'ombre (encore)
Le monde d’Eldrador est un joli puzzle de biomes clichés mais efficaces : entre forteresse glaciale, jungle luxuriante, montagnes rocheuses et volcans crachant de la lave, on coche toutes les cases du starter pack du jeu d’aventure. Au milieu trône le Plateau du Monde, zone neutre un peu ennuyeuse mais pratique pour les réunions entre factions.
Tout ce joli monde cohabitait en paix (c’est rare, profitons-en), jusqu’à l’apparition d’une cinquième faction : les Créatures de l’Ombre. Ni une ni deux, les autres peuples s’unissent autour d’un leader flamboyant — au sens propre : le Dragon de Lave — pour repousser cette nouvelle menace.
Une narration simple mais portée par un bon doublage
L’intrigue ne bouleversera pas le genre. Mais, bonne surprise : le doublage injecte une belle énergie aux dialogues. Les créatures discutent entre elles avec un ton étonnamment enlevé, plein de malice, et parfois plus drôle que prévu. Les plus jeunes accrocheront immédiatement, tandis que les plus vieux souriront gentiment en se demandant pourquoi la Hyène semble avoir suivi des cours de théâtre.
Pas un énième jeu de plateforme : Eldrador fait place à la tactique !
Là où on attendait un jeu d’action générique ou une avalanche de mini-jeux colorés comme c’est souvent le cas pour les adaptations de jouets, Shadowfall prend tout le monde à contrepied : c’est un tactical au tour par tour. Oui, vous avez bien lu. Et ce n’est pas une blague.
On évolue sur une grille à la façon de Into the Breach, en contrôlant trois (puis quatre) créatures par mission. Chaque figurine possède trois compétences et une mobilité différente : le Dragon de Lave est lent mais costaud et peut plonger sur l’ennemi façon kamikaze pyrotechnique. La Hyène, elle, se déplace comme un ninja hyperactif et tape plusieurs ennemis à la fois.
La vraie surprise ? Le système est bien fichu. Vous pouvez pousser vos ennemis dans des pièges, les faire tomber à l’eau (coup critique garanti), ou les coincer entre deux rochers. Le tout sans perdre la simplicité nécessaire pour rester accessible aux enfants.
Un équilibre rare entre stratégie et accessibilité
On peut y jouer de manière détendue, envoyer ses bestioles au casse-pipe sans trop réfléchir, et gagner quand même. Mais les plus tacticiens trouveront aussi de quoi optimiser leurs mouvements, exploiter le terrain et enchaîner les combos façon stratège en herbe.
Là où le jeu marque des points, c’est dans son équilibre : suffisamment profond pour initier les plus jeunes aux mécaniques du tactical, mais jamais punitif, ni confus. Les vétérans y verront sans doute un challenge modeste, mais agréable. Les enfants, eux, se sentiront comme des généraux sur un plateau de jeu vivant, et c’est tout ce qu’on leur demande.
NOTRE AVIS
15
Eldrador Creatures: Shadowfall aurait pu n’être qu’un produit dérivé de plus, vidéoludique et sans âme. Et pourtant, il parvient à tirer son épingle du jeu en osant un genre exigeant, mais avec suffisamment de pédagogie et de malice pour embarquer toute la famille. Ce n’est pas Fire Emblem, mais c’est un excellent point d’entrée vers la stratégie pour les plus jeunes… et une belle surprise pour les parents joueurs.
Eldrador Creatures: Shadowfall aurait pu n’être qu’un produit dérivé de plus, vidéoludique et sans âme. Et pourtant, il parvient à tirer son épingle du jeu en osant un genre exigeant, mais avec suffisamment de pédagogie et de malice pour embarquer toute la famille.
YakudarkCe n’est pas Fire Emblem, mais c’est un excellent point d’entrée vers la stratégie pour les plus jeunes… et une belle surprise pour les parents joueurs.