[Critique] Wonder Woman / Harley Quinn : La Souffrance et le Don

Avec Wonder Woman / Harley Quinn : La Souffrance et le Don, Urban Comics inaugure sa collection DC Création en s’appuyant sur des auteurs européens. Le scénariste Sylvain Runberg et le dessinateur Miki Montlló livrent une œuvre singulière qui s’éloigne du spectaculaire pur pour s’attarder sur l’intime, la douleur et le dépassement de soi. Loin des récits d’action débridée, cet album offre une lecture plus introspective du mythe de Wonder Woman et de la figure chaotique d’Harley Quinn, les confrontant à leurs propres blessures physiques et morales.

Caractéristiques

Pagination : 128 pages (édition standard) / 144 pages (édition limitée)
Format : 210 x 320 mm
Couverture : Cartonnée
Collection : DC Création
Auteur (s): Sylvain Runberg (scénario), Miki Montlló (Dessins) , Nanjan J. (Couleurs)
Date de parution : 26/09/2025
Prix : 20.50€
Âge recommandé : 12 ans et +

Wonder Woman / Harley Quinn : La Souffrance et le Don : Résumé

La sérénité de l’île de Themyscira est compromise. Au moment où la cohésion des Amazones est mise à l’épreuve par la grossesse de l’une des leurs, elles doivent également faire face à une requête pour le moins surprenante : Harley Quinn, ex-compagne du sinistre Joker, craint pour sa vie et demande asile et protection auprès des soeurs guerrières. La sororité survivra-t-elle à cette double crise ? Et quel sera le rôle de Wonder Woman dans sa résolution ?

Quand les destins se croisent

La paix de Themyscira est ébranlée lorsqu’une Amazone se retrouve enceinte, un événement sans précédent qui provoque la méfiance et la division parmi les sœurs de Diana. Tandis que la communauté tente de comprendre l’origine de ce mystère, une autre surprise frappe l’île : Harley Quinn, en fuite et cherchant refuge, débarque sur les rivages. Confrontée à la méfiance des Amazones, elle devient le catalyseur d’un conflit entre tradition et compassion.

Pris entre la protection des valeurs ancestrales et son désir d’ouverture, Wonder Woman doit arbitrer une situation explosive où la foi en l’humanité — et en la sororité — est mise à rude épreuve. Ce récit met en parallèle deux figures féminines que tout oppose : la guerrière noble et la survivante chaotique, unies par leur rapport à la souffrance et à la reconstruction.

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Analyse – Une approche européenne du mythe

L’une des grandes forces de cet album réside dans son approche visuelle et narrative, profondément marquée par la sensibilité européenne de ses auteurs. Miki Montlló déploie un dessin lumineux et expressif, loin des canons américains, jouant sur des couleurs chaudes, des textures picturales et une mise en scène cinématographique. Son trait, à la fois doux et nerveux, rend palpable la douleur des personnages tout en sublimant leur humanité.

De son côté, Sylvain Runberg ancre son scénario dans une forme de réalisme émotionnel rarement explorée dans les comics DC. Là où beaucoup d’auteurs misent sur la confrontation, Runberg choisit la compréhension : il montre ce qui relie Wonder Woman et Harley Quinn au-delà de leurs différences. Les dialogues, sobres mais profonds, participent à cette tonalité sensible. L’ensemble évoque davantage un roman graphique introspectif qu’un récit de super-héros classique.

Notre Avis

Avec La Souffrance et le Don, Urban Comics signe une entrée remarquée dans la création originale DC. L’album interroge le sens du sacrifice et de la douleur dans le parcours héroïque, tout en valorisant deux figures féminines que tout oppose. Sa force réside dans son équilibre entre émotion et puissance, dans sa manière de confronter la lumière de Wonder Woman à la folie lucide d’Harley Quinn.

Disponible en édition standard (128 pages, 20,50 €) et en édition limitée de 144 pages avec dos toilé et marquage à chaud, cette œuvre se démarque autant par son fond que par sa forme. C’est un récit fort, parfois mélancolique, qui prouve qu’un comic peut être aussi une œuvre de cœur et d’âme, où la douleur devient le vecteur de la beauté.