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   Temps de lecture :  2 minutes

Fiche technique

  • Scénario : Jeff Parker

  • Dessins : Michele Bandini & Trevor Hairsine

  • Couleurs : Alex Sinclair

  • Éditeur (FR) : Urban Comics

  • Format : Couleurs, couverture cartonnée

  • Pagination : 112 pages

  • Publication VO : Batman / Santa Claus: Silent Night #1-4

  • Sortie FR : 21 novembre 2025

Les artisans derrière ce joyeux chaos

Jeff Parker — Le scénariste qui a osé faire bosser Batman le soir du réveillon

Connu pour ses runs sur Aquaman, Thunderbolts ou encore Future Quest, Jeff Parker a un talent rare : raconter des histoires sérieuses avec un sourire malicieux coincé dans la plume.
Ici, il réussit le casse du siècle : faire collaborer Bruce Wayne et Santa Claus… sans que ça ressemble à un fanfiction de Noël écrite sous vin chaud.

Michele Bandini — Le dessinateur énergique

Passé par X-Men, Darkhold et divers titres Marvel, Bandini livre ici des planches dynamiques, propres, nerveuses, qui rappellent qu’un bon Batman, c’est un Batman qui traverse un entrepôt en trois poses héroïques différentes avant d’ouvrir une porte.

Trevor Hairsine — Le trait plus sombre, plus rugueux

Reconnaissable à son style plus brut (DCeased, Judge Dredd, X-O Manowar…), Hairsine apporte une ambiance plus mythologique.
Lorsque Santa Claus apparaît sous sa patte, on a l’impression qu’il est prêt à affronter Sauron et non à distribuer des cadeaux.

Alex Sinclair — Le coloriste superstar

Coloriste emblématique des œuvres de Jim Lee, Sinclair maîtrise comme personne les ambiances nocturnes de Gotham.
Sa palette jongle entre bleus hivernaux, rouges festifs et ombres menaçantes — une sorte de calendrier de l’Avent mais avec plus de sang.

Le pitch : ho-ho-HOLD UP à Gotham

Batman pensait avoir tout vu : clowns meurtriers, dieux antiques, milliardaires en pyjama…
Mais non.
Cette année, un nouvel élément perturbateur entre en scène : Santa Claus.

Une menace surnaturelle plane sur Gotham (pour changer), et le seul capable de donner un coup de main à la chauve-souris, c’est… un vieux barbu immortel qui n’a pas peur de mettre les pieds dans la neige pour distribuer autre chose que des cadeaux : des mandales magiques.

L’alchimie improbable entre Batman et Santa Claus fonctionne étonnamment bien — mieux que certaines équipes DC pourtant “canoniques”.
Parker s’amuse, assume le côté pulp, et réussit à écrire un récit qui ne sombre ni dans le ridicule ni dans le cynisme forcé.

C’est un conte d’hiver musclé, un peu loufoque, mais toujours respectueux de la mythologie de Batman.

Le scénario : efficace, fun, mais parfois pressé

Jeff Parker signe une intrigue rythmée, accessible, avec un ton maîtrisé qui mêle :

  • conte noir

  • légende nordique

  • enquête à la Gotham

  • buddy-movie entre un milliardaire insomniaque et le symbole global du capitalisme festif

On ne s’ennuie jamais, mais parfois on aurait aimé respirer entre deux révélations.
Certains rebondissements se devinent comme un cadeau mal emballé, et l’ensemble aurait gagné à approfondir davantage la mythologie de Santa.

Mais l’objectif est clair : un big event de Noël qui se lit comme un chocolat chaud épicé.
Sur ce point, c’est réussi.

Le dessin : deux styles, deux ambiances

Bandini : l’action lisible, fluide, efficace

Il gère les scènes dynamiques avec une clarté exemplaire.
Chaque saut de Batman semble avoir été chorégraphié par un coach de parkour dont le salaire dépend du nombre de poses cools par page.

Hairsine : la mythologie à l’état brut

Son trait plus agressif sert à merveille les passages centrés sur Santa Claus, ses adversaires et ses pouvoirs.
On sent la grandeur, l’ancien, le “conte originel”.

Sinclair harmonise l’ensemble

Même si le changement de style peut surprendre, la colorisation de Sinclair assure la cohésion visuelle.
Il pose l’ambiance : Gotham reste Gotham — même quand un type en manteau rouge traîne dans les ruelles.

Points forts

  • Un concept improbable… mais qui fonctionne parfaitement

  • Une vraie ambiance de Noël gothamienne

  • Santa Claus traité comme un personnage badass et mythologique

  • Dessins superbes, colorisation magistrale

  • Récit fun et rapide, parfait pour la saison


Points faibles

  • Rythme un peu trop pressé

  • Quelques facilités scénaristiques

  • Alternance graphique qui peut dérouter

  • Manque parfois d’ambition thématique


Verdict

Batman – Santa Claus: Silent Knight est un excellent “special de Noël”, fun, généreux et étonnamment inspiré.
Ce n’est pas une révolution dans l’univers du Chevalier Noir, mais c’est une parenthèse fraîche, pleine d’énergie, qui réussit à faire coexister Gotham, magie nordique et esprit des fêtes… sans jamais trahir Batman.

Un comics qui se lit un soir d’hiver, chocolat chaud dans une main, batarang dans l’autre.

Note : 8 / 10 — Une aventure festive, maîtrisée et délicieusement improbable.

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