[Critique] Au Chant des Grenouilles T4

Au Chant des Grenouilles continue avec l’arrivée du tome 4 !

Après un premier arc narratif en 3 tomes, le Club du Samedi poursuit ses aventures avec une histoire complète par album.

Caractéristiques

Pages : 48
Format : 221 x 294 mm
Couverture : rigide, format relié
Auteur (s): Barbara Canepa (Création et Coscénario) , Kerascoët (Dessin, Couleurs) , Anaïs Halard (Coscénario)
Date de parution : 05/11/2025
Prix : 14.95€

Cette série s’inscrit dans les projets « Métamorphoses » qui oscillent entre le livre jeunesse, la bande dessinée et le roman illustré.

Au chant des grenouilles : résumé du tome 4 - Le Mystère de l'étang

Dans ce nouvel opus, le Club du Samedi se confronte à une nouvelle affaire délicate… Une maman grenouille, qui venait de transmettre l’art du camouflage à ses rejetons, a perdu la trace de l’un d’entre eux !… S’est-il égaré ? Ou, pire, quelqu’un l’aurait-il gobé ? Et si c’était cette pauvre Vanille ?… Tous les membres du club vont s’unir pour tenter de venir en aide à cette maman grenouille désemparée… Et Urania pourrait encore jouer un rôle précieux en leur apportant ses savoirs sur la magie et la nature…

Un tome plus sombre et plus ambitieux

Ce quatrième tome d’Au Chant des Grenouilles confirme la montée en puissance d’une série qui a toujours su surprendre son lecteur. Après trois volumes construits autour d’un ton léger malgré des thématiques sensibles, cette nouvelle entrée change d’équilibre et adopte une approche plus sombre et plus structurée. L’évolution se ressent dès les premières pages, avec une tension narrative plus forte, une mise en scène plus assurée et une volonté claire de proposer une histoire plus dense.

Le tome s’adresse autant aux lecteurs fidèles qu’à ceux appréciant les récits où humour et gravité se répondent de façon subtile. Ce changement de rythme apporte une profondeur nouvelle aux personnages, et l’histoire prend enfin l’ampleur que la série laissait présager depuis ses débuts. L’ensemble donne un volume solide, cohérent et plus mature, qui assume parfaitement son statut de pivot dans l’arc général. Le ton reste accessible, mais les enjeux gagnent une intensité qui élargit la portée émotionnelle du récit, tout en conservant cette identité si particulière qui fait le charme de la série.

Un fil narratif resserré autour des personnages

Dans ce tome 4, l’intrigue se recentre sur les protagonistes principaux, chacun confronté à un choix difficile ou à une prise de conscience influençant la direction du récit. L’histoire avance avec plus de précision, tissant des liens entre les événements des précédents volumes et les développements qui se préparent. Les révélations, nombreuses, ne tombent jamais dans la gratuité et enrichissent la lecture en donnant du sens à plusieurs fils laissés volontairement en suspens.

L’équilibre entre humour, drame et situations absurdes fonctionne mieux que jamais, grâce à une narration moins éclatée et une meilleure gestion du rythme. Les personnages secondaires gagnent eux aussi en importance, notamment à travers des passages qui éclairent leurs motivations et renforcent la cohésion du groupe. Le lecteur sent que l’univers s’étend et que les thèmes abordés, qu’ils soient sociaux, psychologiques ou symboliques, s’entremêlent pour composer une intrigue plus forte. Ce tome propose ainsi un récit clair, structuré et plus compact, tout en gardant l’esprit décalé qui fait son identité depuis le premier volume.

Graphismes et avis

Afin de continuer dans ce qui a été démarré dans les tomes précédents, nous avons une nouvelle fois un autre dessinateur pour nous présenter cette toute nouvelle aventure. Cette fois-ci c’est Kerascoët qui sera en charge de garder une cohérence avec les premiers tomes. Cette nouvelle patte graphique se voit bien évidemment, mais de façon toujours aussi étonnante, cela reste en raccord avec les esthétismes que les tomes précédents avaient.

Le travail visuel de ce quatrième tome se distingue par une finesse accrue dans la composition des planches. Le trait, déjà caractéristique, gagne en assurance et chaque scène semble plus vivante, avec une mise en page qui accentue l’impact émotionnel des moments clés. Les expressions des personnages sont mieux définies, renforçant la compréhension de leurs émotions sans alourdir les dialogues.

L’ambiance graphique soutient l’évolution du récit vers quelque chose de plus sérieux, avec des contrastes plus marqués et une meilleure utilisation des ombres. Les décors, parfois secondaires dans les premiers tomes, jouent ici un rôle narratif important et ajoutent de la profondeur à l’ensemble. L’humour visuel conserve sa place, mais il s’insère désormais dans une structure plus équilibrée, ce qui permet au tome de proposer une tonalité homogène. La narration bénéficie aussi d’un meilleur découpage, avec un rythme plus fluide qui évite les ruptures brusques et permet au lecteur de s’immerger plus facilement. Le tome montre ainsi une maturité artistique évidente et un soin particulier apporté à la cohérence entre texte et dessin.

Avis : Un volume charnière qui élève la série

Avec ce quatrième tome, Au Chant des Grenouilles franchit un cap et propose un récit plus dense, plus maîtrisé et plus puissant. Ce volume marque clairement un tournant dans la série, en assumant des choix narratifs ambitieux qui préparent une suite encore plus captivante. Les personnages gagnent en consistance, l’univers s’étoffe et le rythme trouve enfin un équilibre solide entre humour et gravité.

L’évolution artistique renforce l’ensemble, et chaque planche semble pensée pour servir l’histoire. Ce tome se révèle donc essentiel pour comprendre la direction future de la série. Il satisfera les lecteurs fidèles tout en offrant un point d’entrée pertinent pour ceux appréciant les récits mêlant sensibilité, décalage et tension dramatique. Une lecture recommandée pour son authenticité, sa progression visuelle et son engagement narratif.