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Quelques mois après le test de Call of Chtulhu, nous replongeons dans l’univers sombre et un peu crade de Lovecraft avec le jeu The Sinking City. Proposé cette fois par les petits gars de Frogwares, connu essentiellement pour leurs jeux d’aventures basés sur le personnage de Sherlock Holmes, ils nous proposent ici un jeu d’aventure dans l’univers de Chtulhu et des mythes Lovecraftiens. Que vaut donc ce Sinking City ? Plongée dans les abysses ou véritable raz de marée ?  Vous pourrez vous faire un avis en lisant les prochaines lignes de ce test.

Une enquête mené à vau-l’eau

Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par le scénario et je vais le détailler un peu. Vous incarnez Charles Reed, détective privé qui souffre de vision et d’une sorte de démence, même s’il se refuse à le reconnaître, depuis un événement de son passé militaire. Ces visions l’obsèdent et il cherche à en découvrir l’explication et l’origine. Cette quête l’amène donc à Oakmont, ville qui vient d’être frappée par une catastrophe « naturelle ». En effet, cette dernière se retrouve sous l’eau suite à une inondation qui marque le début de visions et d’une vague de démence pour la petite ville.

C’est donc tout naturellement que Charles se rends à Oakmont pour tenter de voir si ces faits sont liés d’une manière ou d’une autre à ses visions. Vous débarquez donc dans une ville submergée, d’où le nom du jeu, pour mener votre enquête. Vous découvrez vite que 3 Familles dominaient la ville, même si actuellement, seuls les Throgmorton semblent continuer à imposer leur influence, les autres familles ayant perdu de leur pouvoir, voire ayant totalement disparues. La ville est tout ce que l’on peux imaginer d’un monde post catastrophe avec des bâtiments immergés, des rues inondées, des maladies. L’ambiance est plutôt bien installée et fidèle à l’univers Lovecraftien sale et froid. Les rues qui ne sont pas sous l’eau sont soit barricadées, soit jonchées de cadavres de baleines, requins et autres animaux marins échoués.

Vous devrez donc vous faire un passage dans tout ce bourbier pour mener à bien votre enquête, entre les blocages politiques, les blocages physiques et les zones infestées. Car oui, l’inondation a apporté la folie à Oakmont mais cette dernière s’est accompagnée de Monstres plus ou moins puissants qui vous barreront la route. Entre les petits monstres, sorte d’araignée, à des humanoïdes dans le style zombies en passant par des genres de pitbull sans tête, ces monstres issus des fonds de la mer sont attirés par le sang et les cadavres qui jonchent les rues de la ville.

Un gameplay riche mais plutôt lourd

Cela nous amène donc à un peu de gameplay avec, entre autres, les déplacements. Comme vous l’imaginez, pour se déplacer dans une ville en partie sous l’eau, vous aurez deux possibilités: A pieds et en bateau. Les phases de déplacements dans les zones non inondées se limitent à arpenter les rues à la recherche de bâtiments explorables pour récolter des indices lors de vos enquêtes, les phases en bateau, quant à elles, se résument à passer d’un quartier à un autre pour s’affranchir des zones inondées. Le maniement du bateau est une horreur, tout comme le déplacement en général. Le bateau est lent, d’une inertie abusée et d’un ennui mortel. Les déplacements en ville sont, eux, plus rapides, mais obstrués par les zones inondées, les zones infestées ou les barricades formées par les habitants ou les détritus.

Au final, on sacrifiera volontiers une heure de jeu pour explorer une fois pour toute la carte pour marquer les barricades et trouver les points de déplacements rapides pour ne plus utiliser que cela. Le système de carte est plutôt bien pensé et permet d’ajouter un nombre considérables de marqueurs divers forts utiles. Si les zones infestées, les points de déplacement et les bâtiments importants s’affichent une fois découverts, vous pouvez ajouter de nombreux marqueurs personnels. Ceux-ci sont répartis en deux catégories, les principaux, rouges et les secondaires, bleus. Les marqueurs principaux restent de manière permanente sur la carte comme les rues bloquées, les zones de danger etc. Les marqueurs secondaires eux, n’apparaissent sur la carte que quand vous sélectionnez la mission qui y est liée. C’est à la fois bien pensé pour ne pas surcharger la carte et en même temps dommage, les collectibles que vous avez marqués n’étant du coup pas visible sur la carte quand vous suivez la mission principale.

Une fois ce désagrément passé, vous devrez donc pénétrer dans des bâtiments pour mener votre enquête. Le système est le même que pour les jeux Sherlock Holmes, vous devrez chercher des indices pour faire avancer votre enquête. Ces indices vous donneront de nouvelles informations dans votre carnet de notes mais aussi dans votre palais mental. Le premier vous sert d’aide mémoire pour avancer, le dernier vous permet de faire avancer l’enquête en associant les preuves et les idées entre elles pour en tirer des conclusions. Certaines associations sont sujettes à interprétation et peuvent donc déboucher sur des conclusions différentes et donc des choix de votre part ayant une influence toute relative sur la suite de l’histoire. Notez que Charles Reed possède un don lui permettant de faire apparaître des choses invisibles au commun des mortels. Une fois tous les indices trouvés, vous aurez parfois le droit à une reconstitution, Charles devra remettre en ordre des passages pour déterminer le cours des événements.

 

Les bâtiments où vous enquêterez seront souvent des scènes de crimes et donc souvent infestés de monstres. Vous aurez, pour les affronter, un pistolet, un revolver, un fusil à pompe, une carabine, des pièges pour les immobiliser et des grenades. Comme toute ville isolée qui se respecte, les munitions seront en quantité limitées et vous devrez gérer votre arsenal. Les balles étant la nouvelle monnaie, vous en recevrez en récompense de vos actions par les habitants. Vous en obtiendrez aussi en fouillant les coffres et les armoires de la ville. Enfin, vous aurez la possibilité d’en crafter via l’inventaire en vous servant de tout ce que vous récolterez lors de vos explorations. Sachez aussi que vous pourrez crafter des trousses de soin et des kit anti folie via ce même inventaire.

Pour en finir avec le gameplay, vous aurez la possibilité d’améliorer les compétences de Reed via un menu d’aptitude. Pour être totalement honnête, cet arbre de compétence est plutôt inutile et gadget, mais il a le mérite d’être là. Pour anecdote, je me suis souvenu de sa présence au milieu du jeu et les seules compétences que j’ai débloquées sont « gagner plus d’xp » et « porter plus de munitions de fusil à pompe » avant de le ré-oublier jusqu’à la fin du jeu. Il possède cependant 3 onglets, vous permettant d’améliorer l’xp gagnée, la puissance de vos armes, la capacité de stockage des munitions et matériaux ou bien la quantité de munitions transportées ou disponible dans vos armes.

Une technique qui entache le plaisir de jeu

Pour finir sur une note contrastée, parlons graphisme et techniques. Si les personnages sont bien représentés et plutôt réussis avec un bon doublage français intégral, qu’il s’agisse des humains, des hommes poissons ou des hommes singes, tous ont subis un traitement soigneux et appliqué. On ne peux pas en dire autant des décors qui, s’ils sont tout à fait corrects pour renforcer l’immersion réussie du jeu, sont parfois d’une médiocrité sans nom. La technique quant à elle est tout bonnement à la ramasse, ne nous mentons pas. Le jeu rame, freeze parfois (comme lorsqu’on ouvre la carte trop proche d’un chargement), il arrive que Charles se téléporte, les PNJ apparaissent et disparaissent devant vous, les décors apparaissent au dernier moment, les adversaires se coincent dans les portes ou bien passent à travers. Des problèmes qui pourraient être résolus par des mises à jour mais qui montrent une optimisation et une finition à la ramasse, poussant la PS4 pro dans ses retranchements sans aucune raison valable.

En conclusion, The Sinking City reprends le système d’enquête très efficace de Sherlock Holmes pour une aventure absolument passionnante, nous poussant à avancer sans cesse dans notre enquête en parcourant un univers parfaitement installé et crade. Malheureusement, les problèmes techniques sur lesquels on pense pouvoir faire l’impasse au début se révèlent être beaucoup trop présents et gâchent le plaisir de jeu. On passe de l’envie d’avancer pour connaître l’histoire à l’envie d’en finir rapidement pour ne plus subir ces déboires constants. Préférable à Call of Cthulhu pour les amateurs du genre, on espère des mises à jour pour en faire ce qu’il devrait être: un jeu d’aventure fort plaisant à l’univers délicieusement malsain et Lovecraftien.

NOTRE AVIS

13
20

BONS POINTS

  • Le système d'enquête
  • L'ambiance
  • L'histoire
  • Les systèmes d'archives pour les recherches

MAUVAIS POINTS

  • Les déplacements
  • Toute la technique

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